jeudi 28 février 2013

Hollande en Poutinie, grand pays des droits de l'homme...

Il paraîtrait que notre président se trouve en ce moment en Poutinie pour y rencontrer Vladimir Russi... Pardon en Russie pour y rencontrer Vladimir Poutine, son homologue russe. Le but de ce voyage est de resserrer les liens politiques et économiques entre la France et la Russie. 
Sur le plan économique, M. Hollande a emmené avec lui un certain nombre de représentants de grands groupes français, ainsi que les ministres Moscovici et Montebourg. Jusque là, rien que de très habituel. 
Il y aura certainement quelques échanges culturels entre les deux pays, puisque Mme Filippetti, ministre de la Culture française, est présente de même. A moins que ce ne soit pour appâter M. Depardieu, qui pourrait ne pas résister au charme de Mme Filippetti, et le faire rentrer en France ? Pas de chance, M. Depardieu est absent. Il est chez son ami Ramzan Khadirov, président de la Tchétchénie, autre grande terre de démocratie selon les critères de M. Depardieu. (lire aussi : http://boufcemon.blogspot.fr/2013/01/petit-gege-au-pays-des-merveilles.html )
Un peu plus étonnante est la présence de notre ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. M. Hollande tient-il à ce que son ministre prenne des leçons sur la façon de concilier ordre et démocratie ? Sur la meilleure façon de casser une manif ? A moins que ce ne soit sur la meilleure façon de maintenir les droits de l'homme ? 
Ces fameux droits de l'homme ! Le sujet sera abordé avec M. Poutine, M. Hollande l'a promis. Mais comme c'est un sujet qui fâche, on l'abordera en fin de repas, pendant la digestion autour d'un bon shooter de vodka. M. Hollande demandera à son homologue : "Alors Vladimir, comment ça va avec les droits de l'homme en ce moment ?". Et M. Poutine répondra, en tournant les yeux ailleurs : "on y travaille", en oubliant bien évidemment de préciser qu'il travaille surtout à les détruire. Et M. Hollande oubliera bien évidemment de lui demander des précisions. Pas grave, le sujet aura été abordé ! 
Et il se pourrait même que M. Poutine n'ait pas à répondre à la question. Effectivement si "aborder les droits de l'homme" est une promesse de M. Promesse, alors il y a de grandes chances que notre président ne le fasse carrément pas. Et ce ne serait pas bien grave, l'économique et le politique sont tellement plus importants...
Ménager la Russie, et surtout Poutine, qui est un puissant interlocuteur avec lequel les relations occidentales sont délicates en ce moment ? Rien à voir ! M. Hollande n'a peur de personne ! 

mercredi 27 février 2013

L'UMP aurait peur des "grands moments de démocratie" ?

Qui peut avoir oublié la magnifique campagne interne de l'UMP pour la présidence du parti, entre les duettistes François Fillon et Jean-François Copé, qui dura de l'été 2012 au 18 novembre ? 
Qui encore pourrait avoir oublié le feuilleton grandguignolesque qui suivit cette élection durant plusieurs semaines, chacun des deux candidats à "l'élection du roitelet" refusant la victoire de l'autre. On ne reviendra pas sur le détail de toute cette histoire, qui n'est d'ailleurs pas encore terminée. 
D'aucuns pourtant, au sein de l'UMP, parlaient, au sujet de cette campagne, de "grand moment de démocratie", y compris l'élection du 18 novembre, pourtant entachée d'un monceau d'irrégularités. Pour de la démocratie, ce fut de la belle démocratie, et un grand moment de liberté d'expression en plus : toutes les vacheries possibles et imaginables ont pu être proférée de chaque côté, sans aucun tabou.
On se préparait à vivre le même type de "grand moment de démocratie" pour une primaire interne en vue d'élire le candidat UMP à la mairie de Paris pour 2014. La candidate, pour être plus précis, car deux dames sortent surtout du lot : Rachida Dati et Nathalie Kosciusko-Morizet. Une "élection du roitelet" version féminine, on s'en pourléchait les babines d'avance. ( http://boufcemon.blogspot.fr/2013/02/candidature-ump-pour-paris-en-2014.html )
Eh bien, il se pourrait que nous en soyions privés. Il paraîtrait effectivement que "plusieurs responsables de l'UMP plaident pour un accord entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Rachida Dati [...] plutôt que des primaires internes" (L'Humanité, 26 février 2013). La première, soutenue par Fillon - on le sait depuis le 26 février -, voudrait qu'une primaire ait lieu. La seconde, soutenue par Copé, préférerait un accord. 
Certains responsables de l'UMP auraient peur de revivre un "grand moment de démocratie" comme celui de l'automne 2012 ? Comme c'est étrange ! 
Encore plus étrange : derrière tout cela se cachent encore les camps Fillon et Copé. Dire qu'on les croyait réconciliés...
Pourquoi pas un vote interne à Paris pour décider si on vote dans le cadre d'une primaire, ou si on laisse ces dames passer un accord dans le dos de leurs militants ? 
Absurde ? Peut-être, mais "l'élection du roitelet" était tellement drôle qu'on ferait tout pour lancer une nouvelle saison...


dimanche 24 février 2013

Peillon cherche les crosses...



Il paraîtrait que notre ministre de l'Education Nationale se serait prononcé pour la réduction des vacances d'été à six semaines, et la division de la France en deux zones lors de ces mêmes vacances...
(lemonde.fr, 24 février 2013, http://abonnes.lemonde.fr/education/article/2013/02/24/peillon-preconise-six-semaines-de-vacances-d-ete-avec-deux-zones_1837978_1473685.html )

Alors, Mr Peillon n'a pas assez de la réforme des rythmes scolaires hebdomadaires dans les écoles primaires  ? Voilà effectivement quelques temps que Mr Peillon a annoncé la remise en place de la semaine de quatre jours et demi dans les écoles primaires, au lieu des quatre jours remis en vigueur sous le gouvernement précédent, applicable en 2013 ou 2014, selon les décisions municipales. 
On le sait, cela a eu le don d'exaspérer les enseignants du primaire, qui ne se sont pas gênés pour le faire savoir ces dernières semaines, par des grèves et des descentes dans la rue. Cela ne contrariait pas forcément les enfants du primaire, pas forcément encore aptes à comprendre qu'on les fait changer de rythme. 
Mr Peillon a dû considérer qu'il n'y avait pas encore assez de monde comme cela à son goût dans les rues. Les manifs étaient effectivement un peu faiblardes... Ne voulant pas être à la traîne par rapport à ses prédécesseurs, il a eu cette idée des six semaines de vacances estivales pour tout le monde. Et quel argument a-t-il utilisé ? Le bon, vieil argument allemand bien entendu ! Ces petits Allemands qui vont à l'école 40 semaines, contre 37-38 pour les petits Français. Le bon vieil argument allemand qui sert à faire passer n'importe quelle réforme en France. Heureusement qu'ils sont là, on ferait comment sinon ? 
Eh bien pas de souci, les gamins des collèges et des lycées ne se gêneront pas pour dire qu'ils ne sont pas contents ! Et il se pourrait même qu'il y ait plus d'élèves dans la rue que d'enseignants. Mr Peillon pourra ainsi se vanter d'avoir grandement innové par rapport à ses prédécesseurs qui n'avaient, jusque là, réussi qu'à faire sortir les étudiants...
Pas fou, Mr le ministre a précisé que les discussions sur la période estivale n'auraient pas lieu avant 2015. Cela lui laissera le temps de prendre la température. Pas sûr qu'il lui faille autant de temps pour savoir qu'elle sera très élevée, une fois que les collèges et lycées seront en flamme...

Plus sérieusement, il ne faut pas oublier que, derrière ces déclarations fracassantes, il y a toute une réforme en profondeur que M. (et non pas Mr...) Peillon cherche à mettre en oeuvre, composée de mesures autrement plus importantes et même plus graves que ces gesticulations sur les rythmes scolaires. On croirait presque que M. (et non pas Mr...) Peillon cherche à fixer l'attention du monde sur des sujets de moindre importance pour avoir les mains libres sur tout le reste... Non ?
(lire aussi : http://boufcemon.blogspot.fr/2013/02/rythmes-scolaires-seulement.html )

samedi 23 février 2013

La météo changeante des agences de notation

Il paraîtrait que le météorologue des marchés financiers Moody's a dégradé la note de la Grande Bretagne, de AAA à Aa1. Et encore un triple A de moins. Jusque là, rien que de très normal dans le contexte actuel. C'en est même assez drôle puisque du haut de son triple A, Mr Cameron s'amusait beaucoup ces derniers mois à faire la leçon à ses partenaires européens qui, pour un certain nombre avaient perdu cette belle note...

Mais le plus drôle, c'est la raison donnée par Moody's pour justifier sa méchante sanction : la faiblesse de ses perspectives de croissance, ou encore l'atonie de l'économie britannique qui pourrait "s'étendre à la deuxième moitié de la décennie", défis d'assainissement budgétaire, affaiblissement des capacités d'absorption des chocs économiques...

Voilà qui n'a pourtant pas eu l'air de gêner l'autre météorologue des marchés financiers, Standard and Poor's, qui il y a quelques jours a promis de remonter la perspective de la France de "négative" à "stable" (lire aussi : http://boufcemon.blogspot.fr/2013/02/standard-and-poors-encore-contre-courant.html ). Et ce alors que la France avait terminé l'année en récession, que Jean-Marc Ayrault venait d'annoncer que le déficit public de la France ne redescendrait pas aux fatidiques 3 % du PIB en 2013. Alors encore que la Commission Européenne s'apprêtait à confirmer ces mauvaise nouvelle, et à annoncer que la croissance de la France pour 2013 serait de 0,1 %, que son déficit public serait de 3,6 % du PIB... Mais qu'importait, S&P tenait à saluer les réformes austéritaires déjà mises en oeuvre par Mr Promesse et son gouvernement, celles en cours, ou celles en projet. Et l'agence conditionnait sa promesse à l'aboutissement de toutes ces joyeuses perspectives austéritaires. 

Donc, d'un côté, le météorologue des marchés financiers S&P veut récompenser la France si ses réformes austéritaires aboutissent. De l'autre, le météorologue Moody's sanctionne les Britanniques car, malgré l'austérité appliquée depuis des années, censée assainir les budgets et relancer l'économie, il n'est plus prévu que cette dernière reprenne avant des années. Voilà qui valait bien la peine d'abattre rigueur et austérité sur les classes populaires britanniques... Au fait cela veut-il dire que, d'ici quelques années, S&P dégradera la France parce que l'austérité aura affaibli ses "capacités d'absorption des chocs économiques" ?

Cela fait penser à ces météos qui se contredisent selon les chaînes qui les diffusent, non ? Et tout comme nous avons trop souvent l'habitude de conditionner notre moral et nos programmes de journées à ce qu'on nous dit à la météo, il en est de même pour les Etats avec ces météorologues des marchés financiers. 

Il y a aussi les gens qui ne regardent pas la météo, et gèrent tout aussi bien leurs journées sans. Y a pas une chaîne où la météo des marchés financiers a été supprimée ? 

Quand donc les météorologues seront-ils fiables ?

vendredi 22 février 2013

La Révolution française, épisode 11 : la Nation prend les biens de l'Eglise

Consolider la Liberté ?

Une fois le Roi ramené à Paris et la menace d’un coup de force éloignée, l’Assemblée Constituante a pu reprendre l’élaboration de la Constitution. Cependant, se posent avec acuité deux grands problèmes. Ni le 14 juillet, ni le 4 ou le 26 août, ni les 5 et 6 octobre n’ont renfloué la dette de la Monarchie, et encore moins ramené le pain dans les boulangeries. Deux grands problèmes menaçant la liberté selon nos représentants. C’est pourquoi ils se sont dernièrement appliqués à adopter une nouvelle mesure révolutionnaire pour l’assainissement des finances du royaume, ainsi qu’une mesure d’ordre, certainement plus contestable...
Ce 2 novembre 1789, une retentissante étape révolutionnaire a été franchie : la mise des biens du clergé à disposition de la Nation dans le cadre de la lutte contre le déficit abyssal de la monarchie. Et, fait singulier, cette idée a été lancée par l’évêque d’Autun, Mgr de Talleyrand-Périgord. Rien d’étonnant à cela pourtant, étant donné le peu d’intérêt accordé par cet homme d’Eglise à… l’Eglise. Il ne lui en a pas fallu plus pour s’attirer les foudres d’un autre ecclésiastique, connu pour sa gouaille aussi légendaire que celle de Mr de Mirabeau : l’Abbé Maury. Ce dernier, membre de la partie que l’on qualifierait volontiers de contre-révolutionnaire de l’Assemblée, était bien sûr opposé à ce projet, n’hésitant pas à recourir à l’article 17 sur le droit de propriété de la Déclaration des droits, qu’il pourfendait pourtant de toutes ses forces en août… Mais pas de chance, il l’a utilisée à mauvais escient, l’Eglise n’étant ni un individu, ni propriétaire de ses biens. Il ne s’agit finalement que d’un corps qui administrait certains biens de la Nation, biens qu’elle veut reprendre. Tels sont en substance les arguments développés par les partisans de la reprise des biens du clergé, au premier rang desquels Mirabeau a encore livré un mythique combat face à son rival. Face à cela, Maury a tout essayé : le complot juif, la porte ouverte aux lois agraires… Mais rien n’y a fait, la Nation a légitimement repris possession des biens qu’elle avait laissé à l’administration de l’Eglise. Non Mr Maury, vous n’arrêterez pas la marche de la Révolution vers sa liberté financière !
Mais ce pas en avant ne doit pas nous faire oublier qu’un pas a peut-être été fait en arrière le 22 octobre avec la mise en vigueur de la loi martiale… Provoquée par les troubles paysans qui se perpétuent, contre l’impôt maintenant, mais aussi par de nouvelles émeutes sanglantes survenues à Paris, qui ont vu l’exécution d’un boulanger par la foule, cette mesure d’ordre ressemble à une mesure de facilité pour la Constituante, comme pour les autorités parisiennes. Il est en effet plus facile d’interdire les attroupements, sous peine de tirer, que d’améliorer l’approvisionnement de la ville. A ce sujet, la colère populaire est pourtant justifiée. N’est-ce pas déjà la reformation des queues devant les boulangeries qui a précipité le retour du Roi à Paris ? Interdire tout attroupement au lieu d’œuvrer à améliorer l’approvisionnement ressemble bien à une limitation de la liberté individuelle et collective. Espérons que la mesure sera vite levée, et que nous n’aurons pas à en reparler trop souvent…
Et pendant que nous travaillons à l’apprentissage de la liberté nouvellement acquise, profitons-en pour rendre hommage à nos voisins des Pays-Bas Autrichiens qui se battent pour l’acquérir. Effectivement, Messieurs Vonck et Van der Noot, chefs de file de l’opposition à l’empereur Joseph II, ont pour l’instant surmonté leurs divergences politiques – Vonck le démocrate réformateur et Van der Noot le Brabançon traditionaliste – et réussi à unir leurs troupes sous la même bannière. Sous le commandement du général Van der Mersch, leur armée a défait les autrichiens à Turnhout. Et elle les a récemment chassés de Gand. Grandes victoires pour cette armée si mal équipée et encadrée. Nous pouvons saluer leurs premiers pas vers la liberté et espérer la sauvegarde de l’unité le plus longtemps possible. Déplorons cependant qu’après avoir pris pacifiquement le pouvoir, les autorités bourgeoises de Liège n’aient pas davantage contribué à ramener l’abondance au sein de la ville. La tension qui y règne est à suivre de très près, car elle pourrait faire l’affaire du Prince-évêque et des forces contre-révolutionnaires.





C'est toi l'extrémiste ! Non c'est toi !

Lequel est le plus méchant et extrémiste des deux ? 

Maurice : "Quatre ans que je suis sur ton Goodyear, et pas la moindre possibilité de mettre la main dessus ! Les syndicats y sont fous ! Ils ne veulent pas de moi, tout ça parce que que je leur ai dit que les ouvriers étaient trop chers et ne travaillaient pas assez pour leur salaire. T'as qu'à les garder tes soi-disant ouvriers ! 
Arnaud : "Comment oses-tu parler de "soi-disant ouvriers" Maurice ?"
Maurice : "Ils ne bossent pas tes soi-disant ouvriers de Goodyear ! Trois heures par jour, t'appelles ça bosser, toi ? Le vrai bon ouvrier, c'est l'ouvrier chinois ou indien, qui bosse quatorze heures par jour, et qui ne demande presque rien en échange ! A Goodyear, ces bons à rien d'ouvriers sont en plus protégés par un syndicat communiste qui regroupe tous les tarés du coin - parce qu'un syndicat c'est communiste et qu'un communiste est par nature taré !"
Arnaud : "T'es fou ou quoi ? C'est quoi ces propos extrémistes là ? Pourquoi pas dire que le seul bon syndicaliste est un syndicaliste mort pendant que tu y es !"
Maurice : "Pourquoi pas, oui !"
Arnaud : "Non mais n'importe quoi, t'es en France là camarade ! Il nous reste quelques droits dans ce pays et...
Maurice : "Il vous en reste trop à mon avis ! Et surtout pour ces feignasses d'ouvriers ! Quelle idée de leur avoir donné des droits à ces loqueteux ! Je soutiens complètement l'entreprise Altran qui a porté plainte contre la CGT pour avoir diffusé des tracts contre son PDG. Tant que la piétaille aura autant de droits, moi, je me casse en Chine ou en Inde pour y fabriquer des pneus dont j'inonderai le marché européen parce qu'ils seront bien meilleurs marché, tien ! Et ce gagne-petit de Michelin pourra aller se rhabiller ! 
Arnaud : "Ah tu le prends comme ça ! Non seulement t'es un extrémiste insultant, mais en plus tu nous menaces de nous inonder de pneus venus d'Asie ? Eh ben pas de souci, nos douaniers vont s'en charger de tes pneus ! 
Maurice : "C'est toi et ton gouvernement les extrémistes de me dire que je suis un extrémiste ! Non mais on est où là ? Vous planez tous à 15 000 mes pauvres amis ! Vous êtes complètement déconnectés des vrais problèmes du monde !"
Arnaud : "Les problèmes du monde, en ce moment, c'est le chômage qui augmente, ce sont les patrons dans ton genre qui maltraitent les ouvriers, c'est la vie de ces derniers qui se dégrade...
Maurice : "Tu vois ? Tu vois comment tu parles des patrons ? C'est vous les extrémistes pour dire ça ! Vous n'avez aucune idée de la façon dont on construit et gère une entreprise ! Chez moi, les loqueteux travaillent, et ils sont payés pour le nombre d'heures qu'ils fournissent, pas pour la moitié !" Vous êtes tous des communistes dans ce pays de toute façon !"
Arnaud : "C'est toi l'extrémiste, à tenir un discours pareil ! Un extrémiste de l'ultra-libéralisme ! Et pour te le prouver, figure-toi que plus de 20 000 entreprises étrangères emploient du monde en France, dont plus de 4 000 américaines, et elles sont loin de se plaindre !"
Maurice : "La confirmation qu'il y a bien plus de fous qu'on ne le pense..."
Arnaud : "Et puis je te trouve bien présomptueux, pour le PDG d'une entreprise 20 fois plus petite et 35 fois moins rentable que Michelin, notre plus beau fleuron industriel..."
Maurice : "En cinq ans, je te le bouffe moi ton beau fleuron !"

Une dispute de poivrots au comptoir d'un bar en fin de soirée ? Non non ! Juste une sympathique discussion entre un patron américain tout ce qu'il y a de plus estimable pour son immense respect du monde ouvrier, et un ministre du Redressement Productif français qui essaie désespérément de refiler une usine de pneumatiques dans la mouise...
L'un est un patron parmi les plus respectables, qui sait comment marche l'économie et n'a besoin des leçons de personne pour bien gérer sa boîte, l'autre est un extrémiste communiste qui protège des ouvriers beaucoup trop payés et qui vivent comme des pachas, ainsi qu'un groupement de tarés appelé communément "syndicat".
A moins que ce ne soit l'histoire d'un ministre qui tente de redresser l'économie de son pays, en faisant en sorte de protéger les emplois et les droits des ouvriers des griffes d'un patron rapace, pour lequel le travailleurs français est une feignasse trop payée, et qui menace de s'exiler sous des cieux plus propices, où les coûts salariaux sont un chouïa moins élevés ? 
Qui est extrémiste ? Qui ne l'est pas ? Allez savoir... Une chose est sûre : ni l'un, ni l'autre ne pâtiront de cette situation. Maurice ne sauvera pas les ouvriers de Goodyear, et Arnaud va juste devoir s'échiner encore et encore à trouver un hypothétique repreneur ! Parce qu'évidemment, papa François et tonton Jean-Marc refusent catégoriquement de passer définitivement pour de méchants coco en nationalisant la boîte ! Qui en pâtira donc ? Ben les ouvriers, comme d'hab quoi... 
Donc tant de gesticulations et de discussions ne servent à rien, et le sujet est et restera stérile... Pas la peine donc de s'appesantir dessus. 
Qui est content d'avoir lu tout ça pour ça ? 

jeudi 21 février 2013

Enlevés, libérés, et re-enlevés ?

Pas de pot pour les sept otages français enlevés mardi au Cameroun et emmenés au Nigéria voisin ! Ce matin, selon une source de l'armée camerounaise, ils avaient été libérés et retrouvés abandonnés dans une maison de Dikwa, localité à une centaine de bornes de la frontière entre le Nigéria et le Niger, et seraient en sécurité avec les autorités nigérianes.
Voilà que quelques heures plus tard, Paris annonçait tenir d'autres sources camerounaises que les sept otages n'étaient plus libérés ! En tout cas, rien d'officiel, ni dans un sens, ni dans l'autre...
Autorités nigérianes et camerounaises auraient-elles été contaminées par la cacophonite aigue, maladie dont sont atteints le gouvernement français depuis quelques mois, ainsi que le Parti Socialiste ? Il est bien possible que le contingent français au Mali ait amené le virus dans ses bagages...
Il reste que, depuis mardi, cette histoire est bizarre. Les ravisseurs sont-ils des membres du Mouvement pour l'unicité du Jihad en Afrique d'Ouest, ou de Boko Haram, secte islamiste nigériane ? On ne sait toujours pas. Dans les premiers temps, on se refusait à affirmer clairement que ces enlèvements étaient liés à l'intervention au Mali. C'est sûr, cela pouvait tout aussi bien être des potes qui les ont invités à passer quelques jours au Nigéria...  
D'après les infos, les otages ont été séparés, les enfants d'un côté, les adultes de l'autre. Et voilà qu'on les aurait retrouvés tous ensembles ? Et qu'ils auraient re-disparu tous ensemble ? 
A moins que... A moins que, depuis le début, les autorités françaises et leurs services secrets savaient où se trouvaient les otages et avec qui. Et que, depuis le début elles négociaient avec les ravisseurs et ont fini par payer une rançon ? Pas possible, Mr hollande a dit : "On ne négocie pas avec les terroristes !" C'est pourtant bien possible. Pourquoi sinon cette folle rumeur selon laquelle on les aurait tous retrouvés dans la même maison, sains et saufs, et seuls ? Les ravisseurs, gardes compris, s'étaient sans doute absentés pour aller chercher à manger au kébab du coin...
Peut-être ces retrouvailles ont-elles été jugées un peu trop faciles par Messieurs Hollande, Ayrault, Le Drian, pour un enlèvement par des gens avec lesquels "on ne négocie pas" ? Peut-être avaient-ils en tête de temporiser afin de trouver la meilleurs version à balancer aux médias... Seulement voilà, atteints comme on le sait de cacophonite aigue, ils n'ont pas pensé à en prévenir le ministre délégué aux Anciens Combattants, Kader Arif, qui a annoncé la libération ce matin à l'Assemblée, et a été obligé de se raviser plus tard. Cela aurait peut-être évité à ce dernier de se ridiculiser en plein hémicycle... Ah la cacophonite aigue, quelle plaie !

Standard and Poor's, encore à contre-courant...

Il paraîtrait que le météorologue des marchés financiers Standard and Poor's tient à féliciter la France pour ses réformes, visant à réduire ses déficits et à améliorer la compétitivité de ses entreprises. Pour marquer le coup, S&P évoque un éventuellement possible et hypothétique passage de la perspective de la France de "négative" à "stable"... Si c'est pas gentil ça ! 
Cependant, ce rapport de S&P arrive pile poil au moment où la Commission Européenne, de son côté, annonce de mauvaises nouvelles : bien loin des 0,8 % espérés, la croissance de la France ne devrait pas dépasser 0,1 % du PIB. Quant à son déficit public, sans de surprise depuis la semaine dernière - euh, pardon, depuis des mois... -, il sera de 3,6 % et non 3 %, comme le voulait Mr Promesses (lire aussi : http://boufcemon.blogspot.fr/2013/02/deficit-public-on-nous-aurait-menti.html ).
Rappelons que le gouvernement avait tablé son budget 2013 sur 0,8 % de croissance et le retour d'un déficit à 3 %. Alors, soit le gouvernement va devoir d'urgence revoir sa copie, soit la dette risque encore d'en prendre un sacré coup pour compenser le manque à gagner en termes de recettes, fiscales notamment. Bof, pensez donc, quelques milliards de plus ou de moins...
Il reste que ce rapport de S&P arrive donc complètement à contre-courant des mauvaises nouvelles qui s'enchaînent ces derniers temps (croissance négative fin-2012, déficit supérieur à 3 % en 2013, croissance à plat en 2013, gageons qu'en plus nous allons apprendre d'ici quelques mois que Mr Promesses ne sera en fait pas capable d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année...). Mais ce n'est pas la première fois que le météorologue des marchés annonce une météo bizarre. 
En janvier 2012, la note de la France était dégradée de AAA à AA+ avec perspective négative, comme c'était annoncé depuis quelques mois. D'aucun disaient que l'arrivée prévue des socialistes au pouvoir y était pour beaucoup. Dès ce moment, les taux d'intérêts de la France sur les marchés devaient s'envoler, s'alarmaient les "connaisseurs". Il n'en a rien été, ils se sont maintenus, voire ont baissé, pour être carrément négatifs durant l'été. Vu comme ça, S&P peut nous dégrader plus souvent si elle le veut...
En 2007, S&P avait donné une bonne note aux titres pourris des subprimes aux States et, un an plus tard, crac badaboum ! tout s'effondre et le monde tombe dans une crise financière sans précédent depuis 1929. Du coup, S&P est sous le coup de poursuites judiciaires. Voilà qui apprendra à ce météorologue à annoncer du beau temps parce qu'on l'a payé pour, alors que c'est un ouragan qui menace ! (lire aussi : http://boufcemon.blogspot.fr/2013/02/les-simples-opinions-de-standard-poors.html )
Et voilà maintenant que S&P salue les réformes, ou projets de réforme de la France en matière de réduction des déficits ! Et quelles réformes ! 
Le pacte de compétitivité ou l'accord de flex(in)sécurité de l'emploi entre le patronat et les syndicats, qui élargissent encore les avantages patronaux aux dépends des salariés. Les projets de réformes, largement inspirés par la Cour des comptes ces derniers temps : baisse des allocations chômage, fiscalisation des allocations familiales, désindexation des pensions de retraite par rapport à l'inflation... On en passe et des meilleurs. Vider encore plus le portefeuille de ceux qui en bavent déjà pas mal, voilà la perspective qui ravit S&P. 
Alors étant donné ses états de service, mieux vaut se méfier du ravissement du météorologue S&P. Si ces joyeuses réformes aboutissent et que la France recouvre une perspective stable, les taux d'emprunt de la France sur les marchés financiers pourraient bien attendre des sommets.
Toujours se méfier de la météo...

mercredi 20 février 2013

Les aristocrates de bas étage se lâchent !

Il paraîtrait que notre ministre du Redressement Productif s'est fait envoyer balader en toute beauté par Maurice Taylor, PDG de Titan, géant américain du pneu agricole. Mr Montebourg aurait osé demander à ouvrir des discussions en vue de l'éventuelle reprise par Titan de l'usine Goodyear d'Amiens. Taylor, ancien candidat à l'investiture républicaine en 1996 - ce qui en dit long sur la grande philanthropie de ce monsieur... -, a fait dans la grande élégance : en gros, les ouvriers de Goodyear sont des feignasses, payées trop pour ne bosser que trois heures par jour, prendre une heure de pause et discuter trois heures ; leurs syndicalistes sont fous ; les méthodes de production ne sont pas du tout adaptées ; il menace enfin carrément d'aller acheter un fabricant de pneus en Asie, où les salaires sont misérables, et d'en inonder le marché français, à tel point que Michelin pourra aller se rhabiller ! 
Le cher homme préfère aller payer des salaires de misère à des ouvriers qui travaillent, certes plus que trois heures par jour, mais dans des conditions certainement inhumaines, en Asie. Un philanthrope on vous dit ! Son credo lors des primaires républicaines de 1996 était que l'Etat américain ne pouvait être bien gouverné que s'il l'était par un chef d'entreprise. En fait, il voulait réduire le peuple américain en esclavage ? Ou peut-être juste les noirs, puisqu'il paraît qu'il est raciste en plus... Un philanthrope on vous dit ! Bizarre qu'il n'ait pas été élu à l'investiture républicaine...

Il en voit de toutes les couleurs, notre ministre du Redressement productif, entre les plans sociaux qui se multiplient à vitesse exponentielle et les chefs d'entreprise qui développent une arrogance nauséabonde. 
Car c'est bien d'arrogance qu'il s'agit ! L'arrogance d'une aristocratie de bas étage qui a de l'argent, se pense au-dessus de tout le monde, et surtout du monde du travail, cette piétaille qu'ils maltraitent à leur guise. Ces grands messieurs n'ont peur d'absolument rien ! 
- Le puissant Mr Mittal a réussi à lui seul à faire peur à un président de la République et à son premier ministre, qui ont préféré torpiller leur ministre du Redressement productif dans le dos début décembre, plutôt que de faire preuve d'autorité. 
- Le non moins puissant mais plus philanthrope Carlos Ghosn, dans sa grande mansuétude, a décidé de renoncer à 30 % de sa part variable de 2012 (qu'il récupérera en 2016...) si les syndicats de Renault signaient son accord de compétitivité supprimant des milliers d'emplois et gelant les salaires en 2013 (http://boufcemon.blogspot.fr/2013/02/breve-le-beau-geste-de-carlos-ghosn.html)
.- Il y a quelques jours, l'entreprise Altran (ingéniérie technologique) assignait la CGT en justice pour distribution de tracts (http://www.mediapart.fr/journal/france/180213/altran-assigne-la-cgt-en-justice-pour-des-distributions-de-tracts) : "distribuer des tracts syndicaux, et pourquoi pas donner des droits à ces loqueteux d'ouvriers pendant qu'on y est ?", aurait glissé le PDG d'Altran. C'est vrai ça, où irait-on s'ils se mettaient à se rebeller ? Et maintenant Mr taylor ! 
L'aristocratie patronale prendrait-elle ses aises ? C'est la crise, les travailleurs ont besoin de travailler, les gouvernements baissent leurs culottes... Donc la réponse est oui, tout simplement.
Mais au fait, question : qu'est-ce qui fait que ces grands messieurs sont assis sur un portefeuille bien gras et, de ce fait, se sentent si puissants ? Si ce ne sont les travailleurs bien gentils qu'ils exploitent et sur lesquels ils crachent en même temps... 
Merci patron ? 

mardi 19 février 2013

Conclave sans tweet !

Il paraîtrait que les cardinaux réunis pour désigner le nouveau pape devront faire avec une contrainte inédite : ils n'auront pas le droit de tweeter pendant toute la réunion.

Il ne manquerait plus que les cardinaux doivent carrément laisser leurs portables à l'entrée. Ils ne pourraient donc même pas s'envoyer de sms entre eux. Ils seraient obligés de se PARLER !
Dieu les préserve de cet effroyable retour au Moyen Âge !

Cercle vicieux à Port Saïd (Egypte)

Il paraîtrait que 10 000 personnes ont manifesté aujourd'hui à Port-Saïd en Egypte afin de réclamer justice au gouvernement. Justice pour les 40 personnes décédées dans des émeutes le mois dernier. Emeutes qui ont éclaté suite à la condamnation à mort de 21 personnes reconnues responsables des... émeutes et bousculades qui firent 74 morts suite à un match de foot entre le club local et un club cairote en février 2012.

N'est-ce pas là ce que l'on appelle communément un cercle vicieux ? Manifestation pour réclamer réparation de manifestations et émeutes meurtrières qui protestaient contre la réparation judiciaire d'autres manifestations et émeutes meurtrières. Heureusement que la manifestation d'aujourd'hui a été pacifique. Sinon on aurait eu droit à un procès pour réparation des 40 morts des émeutes de fin-janvier, qui ont suivi la condamnation à mort des 21 "responsables" des bousculade et émeutes de février 2012. Puis on aurait ensuite eu droit à un  procès pour réparation des morts survenues lors de la manifestation d'aujourd'hui, qui réclamait réparation des morts survenues lors des émeutes de fin-janvier, qui ont suivi la condamnation à mort des 21 "responsables" des bousculade et émeutes de février 2012.

Qui s'y retrouve ? 

Accroissement de l'insécurité à prévoir au Colorado

Il paraîtrait que les députés du Colorado, en majorité démocrates, ont durci la législation concernant le port d'armes,  avec une série de projets de loi visant à encadrer les achats d'armes et même à interdire de posséder des chargeurs de plus de quinze balles.
Pauvres habitants du Colorado, qui ne pourront plus s'acheter d'armes de guerre à mettre sous leur traversin comme ils le voudront, et devront se contenter de chargeurs de quinze balles maximum alors que, c'est bien connu, quinze balles sont insuffisantes pour tuer un homme... Si on ne peut même plus se protéger correctement ! 

Fièvre de cheval pour les géants de l'agroalimentaire

Il paraîtrait que c'est maintenant au tour de Nestlé de retirer un certain nombre de produits des rayons italiens, espagnols ou portugais, comme contenant de la viande de boeuf chevaline. Des produits fournis pas une société allemande cette fois-ci, H.J. Schypke, sous-traitante de la société belge JBS Toledo, elle-même filiale commerciale du n° 1 mondial de la transformation de viande de boeuf, le Brésilien JBS. Aïe, déjà mal à la tête ? Voyons la suite...
Etrangement, le scénario est exactement, ou presque, le même que pour Findus-Cornigel-Spanghero-abattoir roumain. On voit bien Nestlé, en Suisse, passer commande à JBS Toledo, en Belgique, de produits surgelés à base de viande de boeuf. JBS Toledo passe elle-même commande à sa filiale transformatrice en Allemagne. Qui passe commande de viande à un fournisseur lambda en Allemagne ou ailleurs, du même genre que Spanghero. Fournisseur qui a - c'est fort possible puisque Spanghero l'a fait - fait appel à des traders pour trouver le boeuf le moins cher. Traders qui enfin, comme c'est la moins chère des viandes vendues en Roumanie, sont près à mettre des oeillères et à prendre un cheval pour un boeuf, quitte à semer la confusion sur toute la filière. Là on se sent carrément migraineux...
La cause de ces enchevêtrements d'intermédiaires et de ce résultat ? Voilà un scoop d'enfer : la recherche permanente d'un profit toujours accru. 
Ben oui, Nestlé demande à JBS Toledo des produits à bas prix à revendre trois fois plus cher aux consommateurs. JBS Toledo demande donc à sa filiale allemande de transformer sa viande pour pas cher, vraiment pas cher, JBS Toledo devant elle-même faire son profit. H.J. Schypke s'exécute mais, devant elle aussi maintenir ou accroître ses profits, demande à son fournisseur de la viande encore moins chère. Ce dernier finit par s'adresser à des gens chargés de dénicher la viande de boeuf la moins chère possible, qu'ils finissent par trouver en Roumanie dans un abattoir... de chevaux, viande que l'on peut avoir là-bas pour une bouchée de pain...
Voilà en résumé l'enchaînement qui, certes, peut donner la migraine au consommateur qui cherche à savoir pourquoi il a soudainement trouvé dans son assiette de la viande de boeuf transformée en cheval, mais qui a surtout filé aux géants de l'agroalimentaire une bonne grosse fièvre... de cheval ! Mais ne les plaignons pas trop, ils l'on bien cherchée. Pour avoir voulu minimiser leurs coûts et maximiser leurs profits, les voilà obligés de retirer des tonnes de produits des magasins et condamnés à perdre des millions. Et même chose pour les autres étages - bien nombreux... - de la filière. Et qui est victime ? Comme d'hab, les consommateurs et les travailleurs de la filière.
Un volontaire pour venir encore affirmer haut et fort que le capitalisme, et la recherche effrénée du profit qui va avec, n'est pas un système qui se mord la queue ? 

lundi 18 février 2013

Réforme des institutions enterrée ? Pauvre Mr Hollande...

Il paraîtrait qu'il ressort de la consultation par Mr Ayrault des chefs des différents groupes parlementaires, que le Parlement réuni en congrès ne votera pas la révision constitutionnelle ouvrant la voie à de nombreuses réformes institutionnelles, telles que le changement du statut juridique du chef de l'Etat, la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature, la suppression de la Cour de Justice de la République, suppression du statut de membre de droit du Conseil Constitutionnel (pour les ex-présidents de la République), droit de vote des étrangers hors-UE, ou encore cumul des mandats législatif et exécutif local.
Effectivement, la droite a carrément dit que, sans réfléchir (voilà qui ne ressemble pas du tout à la droite...), elle rejetterait le tout en bloc, tout comme le centre qui ne veut pas trop que les choses bougent. Ce qui fait qu'il manquerait une trentaine de voix pour atteindre une majorité des trois cinquièmes, seuil minimum pour pouvoir prétendre mener une révision constitutionnelle. Il paraît que Mr Hollande ne prendra pas le risque d'être désavoué par le Parlement réuni en Congrès.
Mince alors ! Voilà quelques petites promesses de plus qu'il ne pourra tenir... Oublié le statut juridique du chef de l'Etat, la suppression du membre de droit au Conseil Constitutionnel, Mr Hollande sera obligé d'aller y siéger, et de toucher la rémunération qui va avec, c'est-y pas moche la vie quand même ? 
Oublié le sujet brûlant du droit de vote des étrangers hors-UE aux élections locales ; à une trentaine de voix congréssistes près, Mr Hollande va se voir enlever l'immense plaisir d'affronter tout ce que la France compte de réacs, xénophobes et autres racistes. Halala, il doit enrager, le pauvre... 
Quant au cumul des mandats, la piste de la révision constitutionnelle est déjà morte. Et bientôt, c'est certain, Mr Hollande se verra envoyer dans les dents qu'on ne peut faire passer cette dernière mesure par une simple loi organique, comme par hasard. Pauvre Mr Hollande, lui qui devait se faire une telle joie d'affronter une grande partie de son propre camp pour enrayer le cumul des mandats....
Pour une fois que notre président avait une occasion de se faire bien voir jusque dans son propre camp... Saleté de règle constitutionnelle des trois cinquièmes ! A quand une révision constitutionnelle pour la supprimer ? 

Les idées lumineuses de Mr Migaud

Il paraîtrait que Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes, a livré hier un certain nombre de nouvelles idées afin d'augmenter encore les recettes de l'Etat, dans l'optique de la réduction du déficit public. Objectif de ces nouvelles pistes données par Mr Migaud : aider toujours plus les revenus les plus faibles à boucler leurs fins de mois... en négatif.
- Fiscalisation des prestations sociales au titre des allocations familiales, car elles s'intègrent dans les revenus finalement, ou du moins leur baisse et leur plafonnement. En voilà une bonne idée qui... ne va pas relancer la consommation des ménages déjà fragilisés par la crise ! Et qui, du même coup, va encore réduire les recettes dues à cet impôt si juste qu'est la TVA... Du coup, le milliard récolté par la fiscalisation des alloc' en 2013 (1,5 milliard en 2014), ne fera que compenser la baisse des recettes de TVA, non ? Ce qu'il est futé ce Mr Migaud !
- Fiscalisation de la majoration de la pension de retraite des parents de plus de trois enfants, qui pourrait rapporter 800 millions en plus à l'Etat. En voilà une idée qui va encourager la natalité dans les générations à venir ! Ce qu'il est fort ce Mr Migaud ! 
- Désindexation des pensions du régime général des retraites par rapport à l'inflation, voire tout simplement gel de ces pensions. Etant donné qu'il semblait être déjà question, dans une future réforme des retraites de désindexer les pensions des régimes spéciaux, avant extension au régime général, les pensionnés du régime général doivent-ils finalement s'attendre à voir leur pension coupée en deux lors de la prochaine réforme des retraites pendant qu'on y est ? (http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=7835306628344789751#editor/target=post;postID=1695906733423795557;onPublishedMenu=allposts;onClosedMenu=allposts;postNum=16;src=postname). Une future réforme des retraites déjà initiée par la Cour des Comptes. Mr Migaud a quelque chose contre les vieux ?
- Réduction des aides aux entreprises. La plus grande partie des aides publiques étant déjà accaparées par les plus grosses boîtes, celles-ci se rattraperont en licenciant ou en gelant les salaires de leurs travailleurs ; quant aux petites, cela achèvera de les faire couler. Mr Migaud est décidément un farouche défenseur de la relance économique...
L'argument magique de Mr Migaud est que "personne ne doit être à l'écart de l'effort". Ce que Mr Migaud omet, c'est que tous ces gens qu'il vise ici, aux revenus pas forcément conséquents, contribuent déjà à l'effort avec la TVA, qui les touche eux en premier, et qui a été augmentée lors de la sortie du "pacte de compétitivité", rappelons-nous...
Dans tout cela, Mr Migaud n'a pas parlé d'autres coupes sur lesquelles la Cour des Comptes planche forcément déjà : la coupe 1000 euros sur son propre salaire, sur celui de ses collègues de la Cour, sur celui de chaque député et sénateur, sur celui de chaque ministre et sous-ministre, sur celui des PDG d'entreprises publiques - même si, pour ces pauvres gens, il a déjà été plafonné à 450 000 euros par an... -, sur celui...
Comment ? Ah, on nous signale que ce n'est pas prévu dans les suggestions de la Cour des Comptes. Un oubli, certainement...

dimanche 17 février 2013

Reviendra ? Reviendra pas ?

Il va revenir, c'est certain, l'inactivité et les vacances le rendent si malheureux...

Il paraîtrait que notre cher ex-président s'emmerderait profondément dans sa nouvelle vie de citoyen-conférencier ordinaire, et qu'il songe fortement à revenir en politique en vue de 2017. Il semble en tout cas entretenir l'idée de son possiblement hypothétique retour éventuel... Ou peut-être est-ce que veulent croire ceux qui rêvent de le voir revenir ? Pas du tout, ils en sont sûrs. Leurs arguments sont d'ailleurs inattaquables... Passage en revue non-exhaustif.

- Le 4 février au soir, à ses potos réunis par Mme Bruni-Sarkozy pour son 58e anniversaire, après les avoir rassurés sur son excellente santé morale, Mr Sarkozy a dit "on se reverra bientôt" ! Ce qui, pour Le Journal Du Dimanche, voulait bien évidemment dire que Mr Sarkozy n'excluait pas un retour. Alors Mr Sarkozy ne peut même plus annoncer à ses potes qu'il les réinvitera bientôt pour une nouvelle fiesta sans déclencher la rumeur d'un possible retour ? Ah, la dure vie de star...
- Le 13 février suivant, Alain Juppé dit "sentir" que Mr Sarkozy veut se représenter en 2017. Mr Juppé a certainement envie de voir Mr Sarkozy revenir, n'est-ce pas déjà lui qui avait fait appel à l'ancien président pour tenter de résoudre la guerre Copé-Fillon ? Mais alors, comme il est bien connu que Mr Juppé a un sens divinatoire hors du commun, s'il dit qu'il le sent, c'est dans la poche ! Les fans de Mr Sarkozy ne peuvent qu'être rassurés par cet argument en béton armé...
-Mr Juppé, encore lui, ou la grande amie Isabelle Balkany, disent de Mr Sarkozy qu'il est très vigilant, qu'il n'est pas isolé, qu'il suit l'actualité politique, lit les journaux... Voilà aussi un grand gage de sa volonté de revenir ! Mais, Messieurs Giscard ou Jospin lisent les journaux aussi, non ? Oui mais là, ce n'est pas pareil, on ne voulait pas que ces derniers reviennent. Si Mr Sarkozy lit les journaux, c'est qu'il veut revenir, c'est d'une logique imparable ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas surtout pour se persuader que l'idole va revenir sur le devant de la scène...
- Selon son ami Alain Carignon, Mr Sarkozy continuerait à s'entretenir physiquement, avec le traditionnel jogging ou encore certainement la "petite reine", mais aussi intellectuellement en rencontrant moult personnalités sportives, étrangères, politiques, économiques... Bref, Mr Sarkozy continue à faire du sport et à voir des potes de temps en temps, donc il va revenir ! Parce que si on décide de ne pas revenir en politique, on est obligé de s'isoler et de ne plus se bouger ? Voilà encore un argument d'une logique implacable...
- Selon un ancien ministre de Mr Sarkozy, ce dernier pense que depuis qu'il n'est plus là, plus rien ne va à l'UMP. Ce qui sous-entendrait qu'il va revenir faire preuve d'autorité et remettre de l'ordre dans tout cela ? Il est certain que sa dernière tentative lors de la guerre Copé-Fillon ne peut que l'y encourager, tant l'autorité dont il a fait preuve a impressionné les deux trublions. Il est certain d'ailleurs que ces derniers feront tout pour le pousser à revenir et lui laisseront la place avec une immense joie...

Que d'arguments chocs ! Si avec ça les socialos au pouvoir ne sont pas affolés, c'est qu'ils ont des nerfs d'acier. Et bizarrement, il semblerait que ce soit le cas. Ils semblent bien peu impressionnés par cette rumeur insistante. Mr Hollande lui-même ne semble même pas effleuré... C'est Harlem Désir, premier secrétaire du PS, qui en donne l'explication : "l'élection ne se gagnera pas sur la question de la personnalité qui se présente à droite. Elle se gagnera sur notre rapport aux Français."
Aïe ! Autant dire que Sarko sera réélu s'il se représente... Et on se rendra compte qu'on avait juste oublié un petit truc : durant son quinquennat, Mr Sarkozy ne s'est remis à penser "intérêt du peuple et des travailleurs" qu'au moment de se représenter... quelques mois avant l'élection présidentielle

samedi 16 février 2013

Le débat sur le mariage pour tous est passé inaperçu ?

Il paraîtrait que Mme Barjot, Frigide de son prénom, s'en est allée déposer ce matin au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), une pétition contre le projet de loi sur le mariage pour tous adopté le 12 février à l'Assemblée Nationale. Cette pétition contiendrait 700 000 signatures. Le collectif espère arriver d'ici peu à un million. Au moins un million de Français refusant l'octroi d'un droit qui ne changera rien à leur propre vie, rassurant non ? 
Selon ses statuts, le CESE, s'il est sollicité par une pétition contenant au moins 500 000 signatures, doit ouvrir un grand débat démocratique sur le sujet. Les anti-mariage gay exigent donc, par la voix de Mme Barjot, l'ouverture par le CESE d'un débat démocratique sur le sujet. Débat qui n'aurait pas eu lieu selon eux ? Mme Barjot et ceux qui la suivent ont raison ! Rien a été public sur ce sujet, le gouvernement a tout fait en loucedé, les télévisions n'en ont jamais parlé, et l'Assemblée nationale a voté ce texte à la va-vite sans même prendre le temps d'en discuter ! 
Un vrai scandale ! Ce sujet et le projet de loi qui va avec sont passés totalement inaperçus. Mais maintenant que cette pétition a été déposée, on va enfin pouvoir en discuter et ça va chauffer ! Vite un débat ! 

Ah,oui, il n'y a pas non plus eu de manifestations de bien-pensants contre ce projet de loi...

Cumul des mandats : le PS divisé ! Est-ce possible ?


Il paraîtrait qu'un futur projet de loi alimente une certaine cacophonie au sein du Parti Socialiste. Ciel, qui, l'eût cru ! Un sujet qui ferait cacophonie au PS ? C'est tellement rare depuis leur retour au pouvoir que cela mérite d'être signalé. 
Ce sujet, c'est la future réforme interdisant le cumul des mandats, tout de même réclamé par les militants depuis 2009. Il y a ceux qui sont contre depuis le début : Mr Rebsamen, tel un pitbull, n'en démordra pas. Il y a ceux qui la veulent tout de suite, tel Mr Désir, si le patron du PS tournait le dos à ses militants, ça ne le ferait pas... Il y a ceux qui disent pourquoi pas, mais pas tout de suite, tel Mr Valls : il faudrait refaire des dizaines, voire des centaines d'élections partielles, nombre de députés préférant leurs mandats locaux ; ceux-là semblent avoir peur d'une cohabitation et de perdre leur siège de ministre, alors qu'il n'y a pas de quoi, ils font un travail si remarquable... Il y a ceux qui posent la question d'une révision constitutionnelle : Mr Bartolone chercherait-il à noyer le poisson ? 
Et au milieu de tout ça, il y a Mr Ayrault, notre Premier ministre, évite les coups en disant que ce sera fait, mais où, quand, comment, ça le petit malin a refusé de le dire... Mais ce sera fait, soyons-en sûr, car il s'agit d'une promesse de campagne, et car, a déclaré Mr Ayrault, "le président de la République a été très clair : il souhaite que cette réforme soit mise en oeuvre pendant son quinquennat". Parce qu'il y a des promesses de campagne qu'il tiendra après son quinquennat ? Ce qu'il est fort ce François ! 
Il semble en tout cas de moins en moins sûr qu'une réforme de ce genre intervienne avant les municipales de 2014. 
Pas con... Certes, une fois que les nombreux députés-maires PS auront perdu leur mairie, le choix entre un mandat législatif et un mandat exécutif local sera moins cornélien...




vendredi 15 février 2013

Candidature UMP pour Paris en 2014 : blonde ou brune ?

Il paraîtrait que Madame le député-maire de Longjumeau (Essonne), Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM pour les intimes) s'est lancée dans la course à la primaire ouverte de l'UMP, qui désignera le ou la candidat(e) UMP à la mairie de Paris lors des élections municipales de 2014. Elle rejoint ainsi deux autres candidats déjà déclarés, Rachida Dati et Pierre-Yves Bournazel. Ce dernier, s'il maintient sa candidature, risque de se faire manger tout cru...
Toutes deux sont des figures de l'UMP, mais aussi du quinquennat précédent, et sont bien décidées à aller au bout, avec chacune un objectif propre.

NKM : l'intérêt de Paris et des parisiens avant tout...
NKM est en pleine ascension et sait que la mairie de Paris peut être un excellent tremplin pour la primaire en vue de la présidentielle de 2017, mais elle fait passer l'intérêt de Paris et des Parisiens avant tout, bien entendu. Et c'est cet objectif qui lui a fait refuser d'être la numéro deux de Borloo au cas où il se présentait. C'est uniquement cet objectif qui l'a faite se tortiller comme une anguille entre les obstacles Fillon et Borloo, devant annoncer sa candidature avant que le premier annonce son désistement le 26 février en meeting, et devant couper l'herbe sous le pied du second avant qu'il prenne l'éventuelle décision de se présenter tout seul. Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas dans l'intérêt bien entendu des Parisiens...
De son côté, ayant peur des anguilles, Mr Borloo a finalement décidé hier de ne pas se présenter, de s'occuper de l'UDI, son parti, et de proposer à Mr Copé de travailler à une stratégie commune pour reconquérir Paris... après s'être ouvertement réjoui de la guerre Copé-Fillon en novembre-décembre. Opportuniste ? Mais non ! Juste lui aussi bien conscient de l'intérêt des Parisiens et de la ville de Paris...

Rachida Dati : les dents longues et surtout bien aiguisées...
Mme Dati a toujours montré un appétit assez développé pour les hautes sphères du pouvoir. Elle n'a d'ailleurs pas bien digéré de se faire sortir du gouvernement de son mentor Nicolas Sarkozy, de ne pouvoir compter que sur un siège de maire d'arrondissement à Paris et un siège de député européen. Remonter la pente, tel est son objectif. Elle a déjà réussi à choper un siège de vice-président de l'UMP, et elle s'est certainement démenée pour faire en sorte que Mr Fillon renonce à la mairie de Paris. En fait, elle s'aiguise les dents depuis son élection dans le VIIe arrondissement en 2008 Et tout cela aussi dans l'intérêt de Paris et de Parisiens évidemment ? Non non, juste dans son intérêt à elle, pourquoi ?

Que pourrait faire Mr Bournazel face à ces deux machines à tuer ? Pas grand-chose, étant donnée l'inflexible volonté de la première de faire passer l'intérêt des Parisiens avant tout, et la soif de pouvoir de l'autre...
Vous avez aimé Guerre à l'UMP ? Vous adorerez certainement Guerre à l'UMP 2, le retour !, version féminine du premier épisode...

C'est pourtant vrai qu'elles ont les dents longues...