mercredi 30 janvier 2013

Absurdités à droite, auto-torpillage à gauche

Le débat parlementaire au sujet du projet de loi sur le "mariage pour tous" a débuté ce 29 janvier, enfin. Bizarrement, un clivage s'est directement installé entre une droite conservatrice et une majorité unie et pas peu fière de porter ce projet progressiste. Quelle surprise ! On ne s'y attendait pas... Clivage qui va s'accentuer chacun des deux camps donnant à l'autre la pierre pour se faire battre...
L'opposition de droite affirme avec force son conservatisme le plus intransigeant, notamment hier par la voix du député des Yvelines Henri Guaino, qui n'a pas eu peur de frôler l'absurde. "Vous voulez indifférencier les sexes", a-t-il accusé. Heureusement que Mr Guaino est là pour nous prévenir de ce danger. C'est vrai que la gauche aurait pu nous prévenir que le mariage gay, l'adoption, voire la procréation allaient subitement transformer les générations futures en hermaphrodites... Et d'enchaîner sur " le social" qui dominera la nature, qui elle ne permet pas aux couples du même sexe d'avoir des enfants. "Social", mot très bien choisi par Mr Guaino, parce qu'il a l'art de de donner des convulsions d'horreur à la droite, mais aussi à une bonne partie des Français. "Français, si vous laissez faire le social, il transformera vos enfants en hermaphrodites", semble vouloir dire Mr Guaino. Si ça ce n'est pas donner la pierre pour se faire battre...
Et la majorité ne se prive pas. Pour Mme Taubira, ministre de la Justice, la droite a "une réelle difficulté à inclure  dans [ses] ses représentations la légitimité des couples du même sexe". L'écolo Mamère, quant à lui, parle d'un conservatisme accablant qui se cacherait derrière le "lyrisme des mots". Et d'accuser ceux qui s'opposent au "mariage pour tous" d'être les mêmes que ceux qui s'opposèrent à la pilule, à l'IVG, au divorce... C'est fou, qui s'en serait douté ? 
La majorité ne se montre en tout cas pas peu fière d'être unie quasiment en bloc - ses quelques éléments réfractaires ont été priés de se taire - dans son rôle de formation progressiste, face au "conservatisme accablant" de l'opposition. Mais cette majorité et son gouvernement, comme c'est leur habitude depuis leur accession au pouvoir, s'amusent une fois de plus à s'auto-torpiller. Il y a quelques semaines, la PMA (procréation médicalement assistée) venait compliquer un peu le débat, permettant à la droite d'attaquer aujourd'hui sur le sujet. Aujourd'hui même, Mme Taubira lui a fourni d'autres munitions avec sa circulaire sur le certificat de nationalité, désormais accordé aux enfants nés à l'étranger par GPA (gestation pour autrui). Horreur ! Crie la droite. C'est une brèche ouverte à toutes les fenêtres ! Enfin, aujourd'hui encore, Mr Ayrault remet sur la table le sujet sensible du droit de vote des étrangers. Cela n'a rien à voir a priori, mais donnera certainement du grain à moudre à la droite. Pourquoi pas une petite réflexion du genre : "Imaginez que, plus tard, pourront voter des enfants hermaphrodites d'homosexuels algériens, nés de GPA par PMA, la civilisation française sera morte !" A croire que la majorité se met volontairement des bâtons dans les roues, de peur d'avoir droit à un débat trop facile, qui ne dure pas les 250 heures prévues...
Ou alors peut-être les deux camps ont-ils tout intérêt, chacun de son côté, à ce que les débats s'éternisent le plus possible. C'est plus facile que de gérer les plans sociaux à répétitions, qui s'accumulent chaque jour un peu plus...
Aucun des deux camps ne voulant prendre les mesures nécessaires au sujet des licenciements, le "mariage pour tous" est la seule façon pour la droite d'exister sur le champ politique et de faire oublier sa "guerre des chefs", et il est de même la seule façon pour la gauche de détourner les esprits de tous ces problèmes quotidiens.
Finalement, heureusement pour ces messieurs-dames que les gays sont là pour leur permettre de s'écharper à moindres frais...

lundi 28 janvier 2013

Mr Berlusconi, draguer l'extrême-droite ? Jamais !

Sans commentaire...

"Les lois raciales représentent la pire faute d'un leader, Mussolini en revanche a fait de bonnes choses dans tant d'autres domaines", a déclaré Silvio Berlusconi en marge d'une cérémonie pour la journée de la mémoire de l'holocauste. Est-ce à dire que, n'étaient les Juifs, Mussolini devrait être élevé au rang de héros national en Italie ? 
Si on ne connaissait pas les immenses vertus démocrates du "Cavaliere", ainsi que sa toute particulière aversion pour l'extrême-droite italienne, on pourrait presque croire qu'il fait du gringue à cette dernière en vue des prochaines législatives...
Si tel était le cas - mais c'est impossible ! -, Mr Sarkozy aurait trouvé son maître en matière de chasse aux voix de l'extrême-droite ! 

Plus sérieusement, que peuvent bien en penser les survivants de l'époque mussolinienne, ceux qui virent le "Duce" à l'oeuvre ? 
Bof ! Mr Berlusconi s'en fout, il est en campagne et a sans doute oublié qu'il y avait encore des survivants...

Le scoop réchauffé de Michel Sapin

Ce 27 janvier sur Radio J, notre ministre du Travail Michel Sapin s'est lâché et a révélé un scoop à la face du monde : la France serait "un Etat totalement en faillite". Ciel, qui l'eût cru ! 
Et d'enchaîner directement sur l'objectif de réduction des déficits, "fondamental pour le financement de notre économie, et la création d'emplois". La bonne vieille rengaine en somme ! Mais alors si réduire les déficits et faire des économies est bon pour l'économie et l'emploi, pourquoi sous prétexte de faire des économies, nombre d'entreprises détruisent-elles des emplois ? Au même titre que sous prétexte de compétitivité d'ailleurs, à l'image de Renault récemment. Oh, ce doit être ce que l'on appelle la "flex-insécurité"...
Mais ce scoop décoiffant n'est en fait que du réchauffé, qui montre au moins de manière probante les splendides résultats du précédent gouvernement. Mr Fillon n'avait-il pas dit, à son arrivée à la tête du gouvernement en 2007, "je suis à la tête d'un Etat en faillite", et que cela ne pouvait continuer ? Et n'a-t-il pas martelé durant tout le quinquennat qui a suivi la même "solution" de la réduction des déficits ? C'est ce à quoi il s'est attelé, du moins pour les services utiles à la population... C'est vrai, pourquoi réduire les dépenses su ministère de la Défense par exemple ?
Et quelle efficacité pour la politique de Fillon-Sarko, ces cinq dernières années, sur le front de l'économie et de l'emploi ! Une efficacité telle qu'elle permet sans conteste à Michel Sapin d'encourager le gouvernement à continuer dans le même sens, sans écouter les avertissements de Mr Rocard, véritables propos incendiaires : "Il y a le feu !", a effectivement annoncé ce dernier au Journal du Dimanche au sujet des moteurs de la croissance. "La consommation est en panne à cause du chômage, l'investissement aussi puisque les perspectives sont nulles, les exportations sont en berne car l'Europe est en récession, et la dépense publique est contrainte par l'objectif de réduire les déficits". Mr Sapin se devait de répondre à ce rabat-joie empêcheur de tourner en rond et le faire taire. D'autant plus que, suite à cette tirade, Mr Rocard est arrivé à la conclusion qu'il fallait ralentir le processus de réduction des déficits.
Vu des résultats des politiques de réduction des déficits - pour ne pas dire d'austérité - en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie, vu encore ceux très probants des politiques mises en oeuvre par le tandem Fillon-Sarko pendant cinq ans, on ne peut pourtant qu'acquiescer aux sages dispositions de Mr Sapin et de son gouvernement. 
Et surtout, on ne peut qu'appeler à faire interner d'urgence de ce fou dangereux de Rocard ! 

dimanche 27 janvier 2013

La Révolution française, épisode 9 : Les droits de l'homme sont écrits !

Les droits de l’homme sont écrits !

On y est ! Ce 26 août 1789, la Constituante a officiellement adopté la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, aboutissement d’un processus de plusieurs mois. Dès le serment du Jeu de paume, nombre de députés du Tiers virent la rédaction de cette déclaration comme première étape vers la Constitution. Le processus a été long du fait des nombreux projets que l’Assemblée dut examiner, et des événements de juillet et août qui retardèrent cet examen, qui n’a repris que le 12 août après finalisation des décrets mettant, partiellement, fin à la féodalité. C’est finalement au bout de longs et âpres débats du 20 au 26 août, notamment au sujet de la place de la religion dans la déclaration, qu’un texte de 17 articles a été adopté.
Nombre de similitudes montrent que cette déclaration a été inspirée de la déclaration d’indépendance des treize colonies d’Amérique envers l’Angleterre, de 1776. Jusque dans son premier article : « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Mais il y a aussi la liberté et le droit au bonheur, celui de concourir à la confection des lois, par soi-même ou par ses représentants librement élus. Tout ce pour quoi se battirent les « insurgents » américains, tout ce pour quoi ils boutèrent l’Anglais hors d’Amérique… Mais certains articles ont aussi trait à des spécificités bien de chez nous : l’arbitraire et les lettres de cachet sont abolis et déclarés punissables, enfin ! Tout homme est présumé innocent jusqu’à être déclaré coupable, ne peut être enfermé que si c’est nécessaire durant cette période, et ne peut enfin être jugé coupable que de délits contenus dans la loi. Cela pourrait paraître banal dans un Etat de droit, et nous paraît aller de soi tant nous avons été bercés depuis des décennies par les idées des philosophes. Cela n’était pourtant pas un fait marqué dans la loi. Aujourd’hui, la Constituante l’a fait. Le droit de supporter l’impôt selon ses facultés, l’impôt étendu à toute la Nation sans distinction, ne sont pas les moindres innovations. La première étape vers la Constitution est atteinte, même si ce texte reste très (trop ?) général.
Il y aurait en effet beaucoup à discuter. N’y a-t-il pas eu des oublis ? L’égalité, même si elle transparaît dans nombre d’articles, n’est pas élevée comme valeur, au même titre que la liberté par exemple. L’égalité sera-t-elle respectée par la loi ? Quid des droits des femmes ? La moitié de notre Nation sera-t-elle privée de droits élémentaires tels que celui de s’instruire, de travailler pour subvenir à ses besoins ? Il faut rappeler un fait tout simple : les femmes ont été aux premiers rangs de ceux qui firent tomber la Bastille… Les hommes ne sont pas seuls dans cette aventure qui commence. Quid aussi des esclaves noirs que nos navires négriers transportent à travers l’océan Atlantique pour en faire commerce aux Antilles ? D’aucuns, parmi les marchands « de bois d’ébène », ne considèrent pas leur « cargaison » comme humaine, tout comme parmi les propriétaires de plantations de Saint-Domingue et d’ailleurs. Quel meilleur moyen de ne pas leur accorder les droits de l’homme, et de refuser le corollaire qu’est l’abolition de l’esclavage ! Et pourtant si, ce sont des humains comme nous. C’est une réalité pour laquelle il y aura certainement à se battre ! Ce temps viendra…
Mais sur ces entrefaites, il ne faudrait pas oublier nos voisins des Pays-Bas Autrichiens qui commencent à s’organiser et à prendre les armes en masse pour défendre eux aussi leurs droits face à l’empereur d’Autriche Joseph II. Ce dernier a voulu engager de grandes réformes, mais de façon trop autoritaire, en supprimant le 18 juin la « Joyeuse Entrée », acte constitutionnel de 1356 par lequel les ducs de Brabant, lors de leur avènement, octroyaient franchises et privilèges à leurs sujets. Dès lors, les Brabançons se sont sentis déliés de l’Empereur. Depuis, les troubles se sont multipliés, accentuant la répression autrichienne. L’armée brabançonne s’organise sous les ordres du général Van der Mersch. Mais les divisions entre conservateurs, symbolisés par Van der Noot et désireux de revenir aux lois d’avant les réformes, et démocrates symbolisés par Vonck et Verlooy, favorables aux réformes mais décidées par une Assemblées nationale, risquent d’handicaper ces nouveaux « insurgents ». L’avenir nous le dira…










samedi 26 janvier 2013

Mesdames et Messieurs, aujourd'hui, la France a peur !

L'institut Ipsos s'est récemment fendu d'une étude, intitulée "France 2013 : les nouvelles fractures", en partenariat avec le Centre d'Etudes Politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et la Fondation Jean Jaurès. Les conclusions de cette étude sont jugées "alarmantes" (lemonde.fr, 24 janvier 2013) : le Français d'aujourd'hui est aigri ! 
L'étude révèle par exemple que pour 82 % des interrogés, "les hommes et les femmes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels". Principalement, ce qui veut dire qu'ils agissent tout de même un peu aussi dans l'intérêt collectif... de leurs puissants amis du Cac 40. Ces derniers ne font certainement pas partie des 72 % d'interrogés qui pensent que "le système démocratique fonctionne plutôt mal en France", et que leurs "idées ne sont pas bien représentées". 
Mais ces puissants qui tiennent les rênes de la politique et de l'économie française ne s'arrêtent pas là. Ils faut savoir qu'ils tiennent en partie les rênes de l'économie européenne, si florissante, ainsi que celles de la gouvernance de l'Union européenne, rejetée par 28 % des interrogés. Ils tiennent aussi en grande partie les rênes de la mondialisation, laquelle représente une menace pour trois interrogés sur cinq, qui pensent que la France doit mieux se protéger du monde d'aujourd'hui. Avec des mastodontes français qui tiennent une partie de l'économie européenne et mondiale, ainsi qu'une partie du monde politique européen et mondial dans leur poche, le pauvre petit français qui se sent menacé peut aller se rhabiller...
Mais il ne faudrait pas que le pauvre petit français, ou le quidam lambda de toute autre nationalité - les mêmes tendances à l'aigreur s'observent certainement ailleurs - sache qui sont les vrais responsables. Ben oui, il serait capable de leur en vouloir...
Alors tout est fait pour détourner les esprits. Premier coupable tout désigné, notre personnel politique qui scie la branche sur laquelle il est assis. Il est totalement discrédité aujourd'hui, ce qui fait que 86 % des interrogés pensent qu'un chef fort est le seul moyen de remettre de l'ordre dans tout ça. Et dire que De Gaulle a eu la mauvaise idée de nous quitter il y a 43 ans... Mais au fait, ce ne serait pas comme ça qu'Hitler est arrivé au pouvoir en Allemagne en 1933 ? Mais non voyons, rien à voir ! Lui, il surfait sur un fort sentiment anti-juif ! N'aurait-il pas été un peu aidé aussi par quelques puissants magnats de l'économie allemande, qui ne faisaient plus confiance au personnel "démocratique" en place pour maintenir leurs ouvriers, écrasés par la crise, à leur place ? Mais non, mais non, les Juifs seulement ! Tout était de leur faute !
Mais au fait, aujourd'hui, pour préserver les vrais responsables de la crise économique et sociale - qui entraîne forcément une crise morale -, n'est-on pas en train de surdévelopper un sentiment et islamophobe ? Car voilà le second coupable tout désigné : le musulman. Oui, l'Islam, cette religion considérée par 74 % des interrogés comme "une religion intolérante et incompatible avec la société française". Il est vrai que le Catholicisme, notre religion par tradition, est certainement beaucoup plus tolérant ! Les Juifs et les Protestants peuvent le confirmer. Et bien plus compatible avec notre société. Le pourcentage si élevé de  gens qui vont encore à la messe le dimanche - 4 à 5 % des 65 % de Français se déclarant catho ("Baisse du nombre de catholiques : faut-il avoir peur ?", dans cathoweb.org) - le démontre indéniablement... Sans se tromper, on pourrait presque affirmer haut et fort que la droite et l'extrême-droite surfent allègrement sur ce fort sentiment islamophobe ! 
Que celui qui, sans nous prévenir, a inventé la machine à remonter le temps et nous a ramené tout droit dans les années 30, se dénonce ! 

vendredi 25 janvier 2013

Europe, oui, mais à la sauce anglaise alors !



Le Premier Ministre britannique David Cameron a tenu à rassurer ses partenaires européens, hier à Davos, sur son discours de la veille au sujet de l'Europe, ainsi que sur l'annonce d'un référendum sur le maintien ou pas du Royaume Unis dans l'Union. En clair, il annonce que d'ici 2017 il demandera aux Britanniques s'ils veulent sortir de l'Europe ou pas, tout en affirmant en même temps qu'il aime l'Union Européenne. Et dire que chez nous, il y en a qui critiquent notre cher papa François pour son indécision et son indécrottable tendance à vouloir satisfaire tout le monde...
"Il ne s'agit pas de tourner le dos à l'Europe, bien au contraire", affirme Mr Cameron dans son discours de Davos. Ah bon ! Le fait d'avoir cédé aux pressions des eurosceptiques de son parti en proposant un référendum est sans doute une façon d'ouvrir grands les bras au remplacement de la livre sterling par l'euro ? Humour anglais... Si ce n'est pas "tourner le dos", comment dit-on "tourner les talons" en Angliche ? 
"Il s'agit de savoir comment parvenir à une Europe plus compétitive, plus ouverte et plus flexible, et d'assurer la place du Royaume Unis en son sein", ajoute-t-il. Si l'on traduit, cela veut dire : "chers partenaires européens, vous avez intérêt à bien travailler pour flexibiliser, ouvrir l'Europe et la rendre plus compétitive, sinon on se barre !" Rester dans l'Union, oui, mais une union à la sauce anglaise alors.
Que Mr Cameron se rassure, Mr Hollande et son gouvernement ont pris les devants, qui ont créé le "pacte de compétitivité" il y a quelques semaines, ou encore l'accord patronat-syndicats sur la "flexisécurité" de l'emploi il y a quelques jours, et d'autres joyeusetés de ce genre... D'autres pays l'ont déjà fait contraints et forcés, tels la Grèce, l'Espagne et le Portugal pour remettre leurs finances en ordre. Avec la grande efficacité que l'on sait...
Mais il y a encore des progrès à faire, comme en France encore avec les impôts par exemple. "Beaucoup twop élevés, les pauvwes wiches fwançais peuvent veniw chez nous, nous leuw déwoulons le tapis wouge", avait en substance déclaré Mr Cameron après l'élection de Mr Hollande et la décision d'augmenter les impôts qui l'a accompagnée. Quel sacrilège ! 
Alors pour garder nos amis britanniques avec nous, irons-nous encore plus avant dans la voie de la flexibilité et de la compétitivité ? Vers une Union Européenne à la sauce anglaise ? Attention, la "gastronomie" anglaise est bien loin de plaire à tout le monde...

mercredi 23 janvier 2013

Une drôle d'odeur ? Mais non !

Photo d'un article pêché dans Le Canard Enchaîné, mercredi 23 janvier 2013
Mais, puisqu'on vous dit que tout va bien et qu'il n'y a aucun danger ! Certes, on a annulé le match de foot  Rouen-Marseille - on n'a jamais vu pareil match à Rouen pourtant - parce que le stade se troyve trop près de l'usine Lubrizol ; certes Mme Batho, ministre de l'Ecologie est revenue expressément d'Allemagne pour l'occasion ; certes l'usdine a été arrêtée ; certes, une enquête a été ouverte pour "mise en danger de la vie d'autrui". Mais nous vous répétons qu'il n'y a aucun danger ! La France est immunisée contre ce genre de catastrophe écologique, voyons ! Rappelons-nous le nuage de Tchernobyl, qui s'est arrêté aux frontières de la France ! Rappelons-nous le nuage de Fukushima qui, certes, passa au-dessus de la France, mais fila rapidement et sans laisser de trace ! Alors pas d'inquiétude, cette petite "réaction chimique mal contrôlée", une fois l'odeur dissipée, ne laissera aucune trace ni séquelle à personne. Du moins jusqu'à ce qu'on "s'aperçoive" du contraire d'ici quelques années...
Où c'est quand les autorités affirment haut, fort et clair qu'il n'y a aucun danger qu'il faut commencer à s'inquiéter...


Brève : accord Ayrault-Mittal, les salariés de Florange bizarrement sceptiques...

voir le zoom : Des salariés de l'usine ArcelorMittal de Florange tentent de s'enchaîner à une fenêtre de l'Hôtel Matignon à Paris, le 23 janvier 2013
Les représentants des salariés de Florange s'enchaînent à l'Hôtel Matignon ce matin très tôt.

Après avoir tenté de s'enchaîner aux fenêtres de l'Hôtel Matignon et s'en être fait dégager manu militari, les représentants des salariés du site Arcelor-Mittal de Florange (Moselle) se sont rendus rue de Solférino au siège du PS pour y rencontrer Harlem Désir. Le but était de lui rappeler que le candidat Hollande s'était rendu à Florange le 24 février 2012 et leur avait promis une loi interdisant à Mittal de fermer son usine. Comme il avait promis le droit de vote aux étrangers... Comme il avait promis de se battre pour la création d'un Etat palestinien... Comme il avait promis une taxe exceptionnelle de 75 % sur les revenus excédant 1 million d'euros... Comme il avait promis de s'attaquer de toutes ses forces à la finance et à ses représentants, dont Mr Mittal est l'un des plus éminents... 
Avant, le pire ennemi de François Hollande, c'était la finance. Mais ça, c'était avant...

Brève : Renault rassure ses troupes !

Vu sur Médiapart, le 22 janvier 2013, au sujet d'une menace qu'aurait proféré la direction de Renault aux syndicats : s'ils ne signent pas l'accord de compétitivité proposé, contenant notamment le gel des salaires, ce ne seront pas uniquement 7500 emplois qui disparaîtront, mais carrément deux sites de production qui fermeront ! 

"Renault n'a jamais indiqué que "deux sites" pourraient être fermés en cas de non conclusion des négociations en cours sur la performance des ses sites français", a indiqué la direction du groupe suite aux accusations des syndicats. 
Ah bon ? Ils pourraient ne pas en fermer que deux ? 

Les chômeurs français : des salauds de privilégiés !



C'est le tour de l'assurance-chômage de pâtir de la crise ! La Cour des comptes a pointé dans un rapport, encore chaud, le déficit important de l'Unedic, évalué à 13,7 milliards en 2012 et qui devrait s'alourdir de près de 5 milliards en 2013. Oui, parce que même si nos gouvernants claironnent sur tous les toits que la croissance devrait reprendre progressivement en 2013, il est prévu que ce "progressivement" fasse encore 178 000 chômeurs sur l'année... (lemonde.fr, 23 janvier 2013)
Va donc venir le temps douloureux des mesures à prendre pour stopper le creusement exponentiel du déficit de l'assurance chômage. Mais que faire ? "Eh bien commençons déjà par préparer le terrain en utilisant une ficelle révolutionnaire, que personne n'avait jamais essayée avant", ont dû se dire les membres de la très vénérable Cour des comptes, "faisons culpabiliser les chômeurs français en les faisant passer pour des privilégiés". Des privilégiés par rapport aux chômeurs des autres pays européens s'entend...
C'est vrai, quoi, il faut se rendre compte ! Par exemple : en France, il suffit d'avoir travaillé juste quatre mois sur une période référence de 28 mois pour pouvoir toucher quelque chose ; en Allemagne, il faut avoir travaillé au moins douze mois, 24 en Italie ! 
Un autre exemple ? En France, l'indemnisation s'élève à près de 67% du salaire, ce qui est "nettement plus qu'ailleurs en Europe", et bien supérieur à la moyenne de l'OCDE (58,6 %), d'après Mr Lechypre ici présent (BFMTV, chronique éco, 22 janvier 2013). Chômeurs français, vous n'êtes que des privilégiés feignants qui gagnent trop à ne rien faire ! Car vous n'êtes évidemment tous que des profiteurs qui ne faites rien pour retrouver du travail rapidement ! Faire culpabiliser les chômeurs français par rapport à nos voisins, ça c'est du changement ! Révolutionnaire on vous dit ! 
Précisons tout de même que, pour faire bonne mesure, la Cour des comptes pointe aussi des problèmes d'équité comme le fait que ceux qui sont le mieux insérés et les plus proches de trouver un emploi sont aussi ceux qui touchent les indemnités les plus élevées ;  ou comme le fait que ceux qui touchent ces indemnités les plus élevées sont ceux qui se vautrent dans le chômage le plus longtemps, sachant qu'ils retrouveront un travail rapidement. C'est ce que conclut à demi-mot Mr Lechypre. 
Gageons que, lorsqu'il sera décidé de réduire la durée des indemnisation, ou autre joyeuseté de ce genre, ce type de détail sera oublié. 
Faire culpabiliser les chômeurs français, diviser les chômeurs européens, comme autrefois les travailleurs européens, le changement c'est maintenant ! (déclaration d'un certain François Hollande, Le Bourget, 22 janvier 2012).

lundi 21 janvier 2013

Les mystérieux objectifs de l'intervention au Mali



Mr Copé fait aujourd'hui mine de s'interroger sur les objectifs de Mr Hollande et de son gouvernement dans l'intervention au Mali. Il veut que Mr Hollande dise à partir de quels critères il considérera les objectifs de l'intervention atteints. 
"Est-ce que c'est la lutte contre le terrorisme international ? Est-ce que c'est la lutte contre le terrorisme dans cette région [le Sahel notamment] ?
Parce que l'un ne va pas sans l'autre ? Lutte contre le terrorisme ou lutte contre le terrorisme ? Telle est la question...
"Est-ce que c'est la réunification du Mali ?
Non, on chasse les djihadistes du Nord et on interdit ensuite aux Maliens de le réoccuper ! Ils n'avaient qu'à mieux le garder, punis les Maliens ! 
"Est-ce que c'est la seule vocation de la France de le faire ?"
Mr Copé perd un peu le sens des réalités là... Mr Sarkozy, à la place de Mr hollande, aurait agi de la même façon. Il n'aurait en tout cas pas accepté que quelqu'un d'autre - même pas l'ONU - s'occupe de la sphère d'influence néo-coloniale française. Bizarre comme se trouver dans l'opposition peut soudainement rendre les politiciens naïfs... ou encore plus hypocrites peut-être ? 
Bref, Mr Copé s'interroge sur les objectifs de la guerre au Mali... Alors ce monsieur soutient la guerre au Mali dès le jour de son déclenchement sans même en connaître l'objectif ? Ou comment taxer un gouvernement d'amateurisme et passer pour encore plus idiot... 
Mais on sait que Mr Copé est loin d'être aussi naïf et bête que ce qu'il veut bien montrer... Notre président et son gouvernement ont une raison toute particulière d'intervenir seuls : maintenir l'ordre dans la sphère d'influence néo-coloniale française, afin de garantir un pillage des ressources de ces pays par quelques géants industriels français en toute sécurité. On ne va tout de même pas laisser quelques affreux terroristes empêcher les copains de faire leur beurre sur les ressources et le dos des populations africaines quand même ! 
Mais on ne va pas le dire trop fort, ça ferait mauvais genre. Surtout au lendemain du massacre d'In-Amenas - piller les ressources en toute sécurité, ça dépend pour qui... Voilà pourquoi le gouvernement est un peu volatile sur les objectifs de l'opération. Et Mr Copé est tout à fait au courant du véritable objectif. Il pose ces questions naïves pour éviter d'avoir à le divulguer lui-même. Gageons que, Mr Sarkozy président, il aurait agi de le même façon que Hollande, sous les applaudissements béats de Mr Copé, qui ne se serait certainement pas posé toutes ces questions...

vendredi 18 janvier 2013

Lance s'est lancé !



On y est ! Lance s'est lancé ! Le plus très mythique ex-septuple vainqueur de notre grande boucle nationale a tout avoué dans les détails à Mme Oprah Winfrey, l'icône des médias américains, toujours mythique elle ! Tout, de l'EPO à la testostérone, en passant par les transfusions de tout et n'importe quoi. Tout en affirmant n'avoir pas eu, à l'époque, l'impression de tricher. C'est vrai quoi, tout le monde fait la même chose. Mr Armstrong a  fait une grosse erreur : il n'avait qu'à ne pas gagner le Tour de France sept fois de suite... Quelle idée ! A vouloir trop en faire...
D'ailleurs, pas désolé du tout, malgré ses dires, Mr Armstrong a définitivement cassé le mythe des jeunes cyclistes de demain... En gros, ça donne : "ne rêvez pas, il est impossible de gagner le Tour de France sept fois de suite sans se doper ! ". Les chercheurs de gloire peuvent retourner se coucher ! 
Quant aux adeptes du dopage, on pourrait traduire cette déclaration comme suit : "que mon expérience vous serve de leçon : si vous voulez gagner sept fois le tour de France, vous serez obligés de vous doper, mais faites en sorte de ne plus gagner tous les ans..."
Mr Armstrong, qui intériorise très bien ses émotions, ou alors assume tout à fait sa grande oeuvre en faveur du dopage, est certainement conscient d'aller au devant de grosses retombées morales et économiques. Il va devoir des millions de dollars suite à des procès avec ses sponsors floués, avec l'Etat américains, etc... Il va en plus devoir passer "le reste de [sa] vie à regagner la confiance des gens", notamment les membres et salariés de Livestrong, fondation dont il est le créateur. S'il est aussi patient que pour la construction de son "programme de dopage le plus sophistiqué, professionnalisé et fructueux de l'histoire du sport", cela lui, laisse déjà une bonne quinzaine d'années pour y arriver...

jeudi 17 janvier 2013

Moins de 10 balles, pas de souci !



Hier, Mr Obama a gratifié ses concitoyens d'un de ses beaux et émouvants discours, appelant à certaines réglementations sur les armes à feu, appelant aussi les Américains à presser leurs élus de résister à l'influence de la NRA - le lobby des armes à feu -, qui finance leurs campagnes pour la majorité. Le lobby des armes à feu qui finance les campagnes électorales ! Et on va encore se demander pourquoi il y a autant de morts par armes à feu aux Etats-Unis...
Oh certes, Mr Obama n'ira pas jusqu'à interdire la vente d'armes à feu. Il n'a pas envie de finir à la façon de Kennedy... Mais il veut rendre obligatoire la vérification de l'identité de tout acheteur d'une arme par le vendeur, même occasionnel sur Internet, ou dans les "foires aux armes", ce qui n'est pas le cas pour l'instant, et qui représente tout de même 40 % des armes vendues aux Etats-Unis. 40 % des armes vendues aux Etats Unis le sont donc à des gens qui peuvent être des psychopathes en puissance, et cela n'a jamais choqué personne. En revanche, dès qu'un malade fait irruption dans une école armé de fusils d'assaut, tout le monde se demande : "mais comment cela peut-il être possible ?". Puis, la NRA faisant bien son travail de propagande, on écoute son beau discours défendant le droit pour tout citoyen américain de posséder une arme, et on oublie tout... (Même l'essentiel ! Il y a effectivement très longtemps que la NRA a fait oublier que le second amendement autorisait les armes à feu chez les membres des milices, et uniquement dans le cadre de la défense du territoire national contre l'étranger, c'est-à-dire l'Anglais au temps de la guerre d'Indépendance. La NRA ayant tellement bien fait son travail, le second amendement est devenu un simple permis de s'entretuer entre américains... Joli travail !)
Mais pas cette fois ! Mr Obama a sorti ses grands airs et s'acharne à vouloir faire passer une loi de réglementation des armes à feu. Celle-ci se résume en 23 points avec, en particulier, l'obligation pour tout vendeur quel qu'il soit de vérifier l'identité de l'acheteur auprès des fichiers fédéraux, la punition de l'achat d'armes au profit d'autres personnes pas forcément recommandables, ou encore, le meilleur pour la fin, la remise en place de l'interdiction en vigueur de 1994 à 2004 de la vente de fusils d'assaut, de chargeurs de plus de 10 balles, et de balles anti-blindage. Depuis 2004, n'importe quel taré pouvait se procurer cela n'importe où, uniquement à cause d'un manque de consensus politique sur la question. N'est-il pas fou que ce genre d'interdiction, qui devrait pourtant tomber sous le sens, divise autant l'opinion et le monde politique américains que le mariage gay chez nous ? Nous avons encore du chemin pour être civilisés...
Voilà en tout cas une loi qui devrait rassurer tous les parents américains : les psychopathes ne pourront plus faire irruption dans les écoles qu'avec des armes de poing munies de chargeurs de moins de 10 balles... Encore faut-il que la loi passe, ce qui n'est pas gagné... Les républicains en majorité à la chambre des représentants et en minorité de blocage au Sénat, assez loin d'être en phase avec ce genre de lubie de Mr Obama, pourraient très bien refuser tout net ce genre de texte, qui n'arriverait ainsi même pas aux portes du Congrès. 
Grosse prise de risque de la part de Mr Obama ou bel effet d'annonce mêlé de larmes ? Sachant que ses prétentions ont très peu de chance d'aboutir, on pourrait pencher pour la deuxième solution... La NRA qui se dit prête à mener "le combat du siècle" contre toute idée de réglementation, a presque eu peur...

mercredi 16 janvier 2013

Peugeot, c'est fait ! Renault, c'est fait ! A qui le tour ?

Renault a annoncé sa volonté de supprimer 7 500 postes d'ici à 2016.

La résistance de Renault était trop belle pour être vraie. C'est officiel, 7 500 emplois vont être supprimés par la marque au losange d'ici 2016. Mais Renault l'a finement joué. Ces milliers de suppressions d'emplois vont s'échelonner sur trois ans. Il est vrai que c'est moins brutal que d'annoncer d'un coup 8 000 suppressions, comme l'ont fait ces barbares de chez PSA... Ou pas ! 
Renault invoque le besoin de regagner en compétitivité. Et ce quelques jours après un accord arraché de haute lutte par le patronat face aux syndicats pour enfoncer encore plus les salariés sous terre, sous prétexte de sécuriser l'emploi. Car il faut bien dire les choses : c'est le MEDEF qui sort gagnant de cette affaire, moyennant quelques concessions sur la taxation des CDD courts hors remplacements et missions intérim, autant dire très peu... Quelques semaines après la sortie d'un pacte de compétitivité des entreprises françaises, mettant en particulier en marche un crédit d'impôt de 20 milliards, et visant à la création de plus d'emplois. C'était bien pour créer de l'emploi, non ? Ou alors on nous aurait menti ? Non, ce n'est pas le genre de la maison socialiste, autant que ce n'était pas le genre de la maison UMPiste lors du quinquennat précédent...
Il y a quelques semaines, on nous serinait qu'un pacte de compétitivité ne peut que servir l'emploi. Et voilà qu'aujourd'hui, sous prétexte de compétitivité, on supprime 7 500 postes en trois ans. Cela mériterait quelques éclaircissements... Mr Montebourg, un petit mot peut-être ? Même pas ! Le gouvernement se tait, fait la sourde oreille quand on le sollicite sur le sujet. N'y aurait-il pas par hasard un léger malaise suite à cette annonce de Renault ? 
Heureusement, le chroniqueur économique de BFMTV, Nicolas Doze, nous a apporté la réponse à la place de nos gouvernants (http://www.youtube.com/watch?v=k3_MoPZal60). Et il met par-terre d'un coup tout ce que ces derniers ont répété des semaines durant - "une meilleure compétitivité des entreprises amènera l'emploi" - et qui est de toute façon confirmé par l'annonce de Renault. Mr Doze a affirmé sans rire que les entreprises avaient effectivement besoin de compétitivité, mais pas pour créer de l'emploi : "l'entreprise ne crée pas de l'emploi, elle crée de la richesse !". Comment ! Notre gouvernement a aidé les entreprises françaises, surtout les grands du Cac 40, à créer encore plus de richesses qui iront dans les poches de leurs patrons et actionnaires, et pas dans celles des travailleurs - et puis quoi encore ? - et il ne savait pas que cela n'aurait pas forcément d'incidence sur l'emploi ? Et les ministres vont sans doute encore s'étonner qu'on leur fasse des procès en amateurisme... 
En fait, ils ne sont certainement pas aussi stupides et amateurs que cela, à commencer par Hollande. Et c'est encore pire que de les taxer d'amateurisme. Cela ressemble à la politique du "d'abord les copains et la chose publique, on verra plus tard". 
Mais, petite question à Nicolas Doze et à nos ministres : comment une entreprise peut-elle créer plus de richesses si elle supprime des emplois en son sein ? Parce que l'on peut affirmer, a priori sans se tromper, qu'à l'origine ce n'est pas l'entreprise qui crée la richesse, mais plutôt les travailleurs en son sein, non ? Et s'il y a moins de travailleurs, il y a moins de richesses. Logique. Sauf si on fait travailler ceux qui restent à des cadences inhumaines...
En aucun cas le genre de Renault, Peugeot, ou toute autre industrie, ça se saurait...

La Révolution française, épisode 8 : on change de pays


La Révolution s’exporte ?

Les événements révolutionnaires s’enchaînent en cet été 1789. Non seulement en France, mais aussi dans les Pays-Bas autrichiens, où l’agitation se fait de plus en plus forte contre le pouvoir autrichien de l’empereur Joseph II – Tirlemont, Mons, Louvain, ou encore Tournai se sont soulevées fin-juillet. Et en ce 18 août, c’est au tour de Liège, coeur de la principauté ecclésiastique de Liège. Le peuple liégeois s’est emparé, en ce jour, de l’hôtel de Ville, a nommé deux nouveaux bourgmestres après avoir chassé les deux en place. Plusieurs autres décisions « améliorant la chose publique » ont été prises, que le prince-évêque Constantin-François de Hoensbroeck fut invité à ratifier après avoir été ramené de son château de Seraing par une troupe commandée par Chestret, bourgmestre nouvellement élu.
Le prince-évêque a payé là le surcroît d’autorité qu’il a voulu acquérir depuis son accession au trône en 1784. Il s’est vite heurté à un courant libéral, symbolisé  par l’écrivain progressiste Jean-Nicolas Bassenge. Un courant libéral largement soutenu dans les rangs de la noblesse, qui a fourni quelques chefs à la révolte, tels Lannoy, Geloes, Aspremont-Lynden… Même le peuple, qui semble impliqué dans la politique, se reconnaît, ou du moins se sent défendu par les tenants de ce courant libéral. Ce peuple en a bien besoin, qui s’appauvrit pour une grande partie : prolétaires et les mendiants sont de plus en plus nombreux à dépendre de la charité publique. Ainsi, lorsque sont venus s’ajouter un hiver rude, et les premières nouvelles des événements parisiens et versaillais de juillet, toutes les conditions étaient réunies pour une explosion sociale et politique. Mais s’il est inspiré de la Révolution de France, cet événement est-il de même nature ? La Révolution de France s’est-elle exportée ?
Il est certain pour commencer, que le puissant courant philosophique de ce siècle est pour beaucoup dans le déclenchement de ces événements. Leurs acteurs s’en revendiquent haut et fort. Comme en France, l’archaïsme des institutions a fini par devenir un obstacle à l’essor économique en cours ces dernières décennies. Enfin, comme chez nous, le très rude hiver 88-89 n’a pas été un moindre déclencheur. En revanche le prince-évêque, qui projetait une réconciliation générale, n’a pas eu recours aux cahiers de doléances, comme Louis xvi en France. Il en fut rédigé quelques-uns, mais en de rares endroits, et de façon tout à fait spontanée. Il reste une différence, et pas des moindres. La Révolution de Liège a été un événement précipité. Certes, il couvait depuis bien longtemps, mais on peut dire qu’il a éclaté « sans crier gare ». Il n’a donc pas été question dans un premier temps d’une Assemblée nationale, que Mr bassenge appelle pourtant de ses vœux. Et comment pourrait-elle d’ailleurs être nationale pour l’instant, alors que certaines parties de la principauté réclament leur propre assemblée, telle la ville de Theux, dont le bourgmestre Dethier, réclame « un congrès de la nation franchimontoise »…
Quant au déroulement de la journée, il ressemble fortement à celui du 14 juillet parisien : regroupements incontrôlables ; prise d’une « Bastille », la citadelle de Liège ; nomination de nouvelles autorité municipales ; constitution d’une milice bourgeoise pour empêcher les groupes les plus radicaux de s’exprimer ; enfin un souverain contraint de reconnaître le fait accompli. Et la journée liégeoise fut doublement heureuse finalement, car le sang n’y a pas coulé, ce qui pas été le cas à Paris en revanche.
La Révolution de France ne s’est pas exportée, mais que son esprit s’est étendu, à la suite du courant philosophique tout au long de ce siècle. La Révolution de Liège est de même nature profonde que la Révolution de France. Mais elle est tout de même d’apparence différente dans une principauté à la taille et à l’histoire différentes de celles du royaume de France, dans une contrée où l’unité nationale reste à faire.
Il faut espérer que la bonne nouvelle de cette journée en amènera d’autres dans cette Europe monarchique et archaïque, et que ce qu’elle a produit perdurera, tout comme il faut l’espérer pour notre royaume.








lundi 14 janvier 2013

L'an II de la Révolution en Tunisie, triste anniversaire...



Préoccupés qu'ils sont, actuellement, par l'intervention française au Mali, ou par les masses "progressistes" déplacées à Paris contre une avancée sociétale pourtant bien loin de faire tache, les médias en auraient presque oublié qu'il y a deux ans jour pour jour, le président Ben Ali s'enfuyait sous la pression de la rue tunisienne...
Un anniversaire pas franchement fêté en fanfare... Peut-être tout simplement parce qu'il n'y a pas de quoi ? 
Avec un taux de chômage flirtant avec les 20 % de la population active générale, et avec les 35 % de la population active de 15 à 29 ans (http://www.tunisienumerique.com/le-taux-de-chomage-enregistre-une-legere-baisse-au-cours-du-premier-trimestre-2012/125298). Il est en baisse au 3e trimestre 2012, nous dira-t-on, à 17 %, ça c'est de la baisse ! (http://www.veille.tn/?p=8018). Ce deuxième anniversaire n'est donc pas synonyme d'espoir pour les travailleurs tunisiens, et marqué par une forte désillusion par rapport aux idéaux développés deux ans en arrière.
Et ce n'est pas tout : les islamistes au pouvoir, toujours pas de Constitution... A se demander d'ailleurs si le pays en aura une un jour... Triste deuxième anniversaire pour une révolution qui est en train de s'étouffer à petit feu !
Tout à fait ce que recherchaient les Tunisiens en se soulevant et en réussissant à dégager Ben Ali le 14 janvier 2011 ! Que du bonheur quoi ...

Les défilés des partis d'opposition, avenue Bourguiba, sont bien la preuve que, pour de nombreux Tunisiens, la révolution n'est pas terminée... : https://www.youtube.com/watch?v=dDLVWAwwt7w



dimanche 13 janvier 2013

Un petit mot de la manif anti-mariage gay ?



Bof, non, pas de petit mot ! 
Ces gens qui accusent le gouvernement d'ingérence dans la vie intime des couples gay, alors qu'ils se rendent coupables du même délit - à l'image de Mme "Barjot" ici présente -, ne méritent aucune attention....

Finalement, peut-être un petit mot, qui résumerait le tout : honte ! 

samedi 12 janvier 2013

Une belle unanimité...



Voilà une unanimité qui fait plaisir à voir ! Toute la classe politique française, ou presque, qui approuve la décision de François Hollande d'aller prêter main-forte à l'armée malienne contre ses adversaires, qui contrôlent le Nord du Mali.
Tout le PS est derrière lui... Encore heureux ! Avec le gouvernement bancal que Hollande a mis en place et ses ministres qui se tirent dans les pattes, il ne manquerait plus que son propre parti lui fasse la nique et et lui dise : "non ce n'est pas bien François ! On ne te suit pas là-dedans !"
Une fois n'est pas coutume, l'UMP suit en bloc, ou presque... François Fillon et Jean-François Copé, qu'on croyait redevenus grands amis après leur accord de paix, se sont finalement fendus, chacun dans son coin, d'un communiqué approuvant l'opération. Tous ensemble pour l'intervention au Mali ! Ensemble d'accord, mais pas trop quand même...
Voilà pour ce qui est des deux plus grandes "familles" politiques. Quand même, ce serait bête de laisser envahir tout le Mali par les islamistes. Cela pourrait s'étendre au reste de la zone d'influence post-coloniale, et notamment menacer les réserves d'uranium nigériennes, mais aussi d'autres ressources du coin. Les grosses entreprises françaises ne pourraient plus aller se gaver tranquillement sur le dos des ressources de toute la région et de ses peuples. Ce ne serait pas très sérieux ! Qu'en penseraient les amis affairistes d'Areva et compagnie ? 
Ce genre d'intervention n'est pas pour déplaire non plus au FN visiblement. Pas question d'aller frayer avec d'autres peuples européens dans l'UE. En revanche, aller fourrer notre nez partout dans notre zone d'influence post-coloniale pour préserver les intérêts de nos grands groupes là-bas, pas de souci ! De toute façon, dès qu'il s'agit d'aller buter du noir et de l'islamiste, FN toujours prêt ! 
Même les autres formations de gauche comme le Front de gauche, pourtant censées s'opposer, suivant leur idéologie, à ce genre d'intervention, elles l'approuvent, "mais consultons le parlement avant voyons !"
Incroyable comme le fait de parler de guerre peut rassembler tout le monde ! C'est beau la guerre...

Bravo Mr Traoré !



Les félicitations du jury à Monsieur Dioncounda Traoré ! Il aura réussi, en un coup de fil, à recevoir solennellement l'aide de Papa François et de la France dans le combat désespéré de la partie du Mali encore "libre" et "démocratique" - il n'y aurait pas eu une espèce de coup d'Etat militaire il y a peu ?  - contre les troupes islamistes occupant le Nord-Mali, et à qui il est récemment venu à l'idée de s'attaquer au Sud. 
Il aura ainsi réussi, en un coup de fil, là où l'opposition révolutionnaire syrienne a toujours échoué depuis deux ans...
Bon, certes, si on n'est pas stupide, on est bien conscient que les choses ne se sont pas faites comme cela sur un coup de tête. C'est depuis le printemps, et la prise de contrôle du Nord-Mali par les Islamistes, d'Ansar Eddine notamment, que les tractations sont en cours. 
Mais avec l'opposition syrienne, cela fait presque deux ans ! Deux ans qu'elle appelle à l'aide... Même le p'tit Sarko, pourtant si prompt à aller dézinguer son ex-ami Khadafi, n'a pas voulu en faire de même avec son - peut-être toujour - ami Al-Assad. 
Seulement il faut savoir qu'il est tout de même plus facile d'agir dans ce qui reste finalement une zone d'influence post-coloniale française, avec l'appui ou du moins l'oeil bienveillant étatsunien, que ne serait-ce que songer à agir sur les plates-bandes de Monsieur Poutine... Désolés chers amis syriens, vous êtes dans ces plates-bandes... Qui a osé dire que la guerre froide était terminée ? 

mercredi 9 janvier 2013

Filippetti meilleure élève que Montebourg...


Mme Filippetti a tenté, ces derniers jours, de se "mettre à l'honneur" dans les médias. Et ce à travers une énième catastrophe économique : le dépôt de bilan du vendeur de produits culturel Virgin Megastore. En tant que ministre de la Culture, Mme Filippetti ne pouvait qu'intervenir. 
Elle est bien consciente que les concurrents Amazon et Apple, vendeurs sur le web, sont en partie responsables de cet effondrement. Tout comme l'aurait été M. Montebourg. 
Pour avoir rencontré les syndicats de salariés de Virgin lundi, elle doit forcément savoir aussi que l'actionnaire majoritaire (74 %), Butler Capital Partners, a largement les liquidités pour renflouer cette société dont il a acquis les parts en 2008. Une petite machine qui pèse tout de même 500 millions d'euros ! Montebourg le saurait aussi.
C'est ici que les chemins entre Montebourg et Filippetti se séparent. Là où M. Montebourg aurait appelé à la nationalisation de Virgin, Mme Filippetti s'est bien gardée d'avoir le réflexe d'en menacer Butler s'il ne renflouait pas le distributeur. Ou Matignon et l'Elysée lui auraient-ils tout simplement interdit pareil forfait avant de l'envoyer sur le terrain ? Cela se pourrait, parce que si c'est pour se retrouver encore une fois à baisser sa culotte devant un magnat de la finance, au su et à la vue de tout le monde, non merci ! 
Pourtant cela doit démanger, non ? Surtout sachant que Butler juge "prématuré" tout renflouement. Il est vrai que ce ne sont après tout qu'un millier de salariés qui vont se retrouver sur le carreau. Il n'y a donc effectivement aucune urgence, réfléchissons un peu et attendons de voir. Peut-être que, par l'action du Saint-Esprit...
Sachant aussi que l'entourage de Butler assure, la main sur le coeur, que plus de 15 millions ont été investis dans Virgin, qui était déjà déficitaire en 2008. C'est sûr, Butler a déjà fait beaucoup ! Ou pas assez ? 15 millions pour 26 magasins, n'est-ce pas un peu peu ? Sachant que leurs locaux, dans la plupart des cas, sont vétustes, ou encore que leurs machines d'encaissement sont très peu performantes, cela ressemblerait plutôt à une aumône...
"Déjà déficitaire en 2008"... Butler n'est évidemment qu'un grand philanthrope qui accepté, pendant 4 ans, de garder une enseigne déficitaire uniquement pour le plaisir de permettre à ses pauvres salariés de garder leur emploi. C'est certain ! 
A moins qu'il n'ait engrangé, pendant 4 ans, les derniers profits que Virgin pouvait encore procurer, qu'il l'ait pressuré jusqu'à la moëlle, tout en investissant juste ce qu'il faut pour faire croire qu'il voulait le relancer ? Mais non ! Un grand philanthrope on vous dit ! 
Alors Filippetti est tiraillée de toute part. Les syndicats exigent un renflouement par Butler. Ses premier ministre et président la surveillent de près. Butler, quant à lui, juge prématuré de renflouer Virgin. Alors qu'a fait Zorro Filippetti ? Une pirouette à la Hollande ! 
Pour contenter tout le monde, elle a cherché à détourner toutes les attentions vers les distributeurs en ligne comme Amazon, qu'elle accuse de concurrence déloyale, car ne subissant pas "la même fiscalité que les entreprises localisées physiquement en France".
Si c'est pas joliment fait ça ! Pas mal pour une débutante. Papa François, champion du "tout le monde doit être content" (sauf ceux qui n'ont rien bien sûr), doit être fier de sa petite protégée, bien que la ficelle soit encore un peu grosse.
Effectivement, que peuvent bien en penser les futurs licenciés de chez Virgin, qui sont sûrement conscients que de telles déclarations ne sauveront pas leurs emplois ? 
Mme Filippetti n'y avait pas pensé ? Mais que fait M. Montebourg ? Eh bien d'après nos dernières informations, il mange sa cravate dans son bureau de Bercy, où le très social-libéral Pierre Moscovici, son rival de l'économie et des finances, l'a enfermé à double tour sitôt connues les rumeurs de dépôt de bilan chez Virgin... 





mardi 8 janvier 2013

Impossible réconciliation à Belfast ?

Revoilà Belfast, pourtant calmée depuis 1998 et l'accord de paix entre les républicains catholiques pro-irlandais et les protestants unionistes, replongée dans les troubles. Les deux factions se sont relancées dans une guerre fratricide à cause... d'un drapeau ! 
Eh oui, tout ça parce que les méchants républicains cathos, qui ont la majorité au conseil municipal, ont décidé le 3 décembre de ne plus laisser flotter l' "Union Jack", drapeau de la Grande Bretagne, que quelques jours par-ci par là sur l'année. Voilà qui a méchamment irrité les yeux des tout aussi méchants protestants unionistes - chacun étant un méchant pour l'autre dans cette histoire, cela va sans dire...
Les Nord-Irlandais de Belfast seraient-ils, tel des taureaux lors d'une féria, agités si ce n'est par des chiffons secoués, du moins par leurs couleurs changeantes ?
Plus sérieusement, on sait bien que les causes de ces heurts, sporadiquement réitérés depuis 1998, sont bien plus profondes. Elles sont politiques et sociales avec notamment un certain nombre de frustrations (légitimes ou pas) ressenties par les protestants unionistes, alimentées par la crise et le chômage - où la crise passe, la paix trépasse ! -, mais aussi par une impression chez les classes populaires protestantes d'éloignement, voire de rejet de la part des élites. Et qui domine le conseil municipal de Belfast ? Les cathos nationalistes bien sûr ! Qui ne traitent certainement pas leurs concitoyens protestants avec les mêmes égards que les cathos, puisque cette impression d'éloignement n'existe pas chez ces derniers.
"Halala ! Ces protestants se sentent bien vite éloignés ou rejetés" doivent se dire les dirigeants cathos de la ville, " tout ça pour un drapeau alors que nous aurions tout aussi bien pu imposer le gaélique ancien comme langue parlée à Belfast !"
Enfin, ces émeutes semblent impliquer surtout des jeunes, voire des très jeunes (10-15 ans). Que les parents et grands-parents qui ont oublié de leur conter les 30 ans de bagarres entre communautés, les destructions et les 3 500 morts qui s'en sont suivies se dénoncent ! Ah ils leur ont raconté ? Et chaque communauté à sa sauce ? C'est fou, qui l'eût cru ! Eux qui avaient pourtant promis de se réconcilier il y a 15 ans. Ils auront dû omettre ce détail dans leurs récits, sans aucun doute...
C'est certain, les causes sont bien plus profondes que lorsqu'elles sont présentées aux informations, où le sujet est : "catholiques et protestants de Belfast enflammés par un drapeau". Voilà le téléspectateur au fait de toutes les ficelles pour comprendre ce qui se passe...
Selon les spécialistes, une réconciliation définitive paraît difficile à envisager. Pourtant, il existerait une solution toute simple pour réunir protestants et cathos. C'est François Hollande qui l'a trouvée et elle marche très bien en France : parler d'autoriser le mariage gay et l'adoption par des couples gay...



Cette vidéo de BFMTV n'est qu'un exemple : rien de rien sur les causes profondes de ces émeutes. Encore mieux : les cathos nationalistes sont présentés comme des victimes alors qu'ils paraissent au moins tout aussi responsables que les protestants unionistes... Une telle partialité est tout à l'honneur de ces grands médias...

lundi 7 janvier 2013

Brèves 07/01/13

- Conformément à une promesse de campagne, M. Hollande a annoncé son intention de supprimer le titre de membre de droit du Conseil Constitutionnel, accordé aux anciens présidents de la République. Mais sans rétroactivité et donc en commençant par lui-même. Il aime donc tant se faire retoquer ses lois les plus "à gauche", qu'il le laisse volontairement aux mains de gens de droite ?! 

- La présence des Frères Musulmans a été renforcée dans les instances dirigeantes égyptiennes, suite à un remaniement. Encore quelques petites journées révolutionnaires en perspective au Caire ? M. Morsi doit aimer cela en fait, ça casse la routine...

- David Cameron et Nick Clegg, son partenaire gouvernemental en Angleterre, ont annoncé un adoucissement des politiques d'austérité menées depuis leur arrivée au pouvoir en 2010. Juste au moment où la population commence à être épuisée et à ne plus pouvoir suivre, rendant l'austérité inefficace (encore plus qu'avant en tout cas...). Ces messieurs sont trop bons...

- Virgin Megastore se dirige vers le dépôt de bilan. Symbole : celui des Champs-Elysées, qui n'arrive pas à suivre. On leur avait pourtant dit que les loyers y étaient trop élevés ! 

- Notre BB plus très nationale non plus a menacé de s'exiler, elle aussi, en Russie, à la suite de Depardieu. Si les fourrures de Poutine viennent de vrais animaux, il ne sait pas quelle épine il vient de se mettre dans le pied sans même le savoir...

vendredi 4 janvier 2013

Petit Gégé au pays des merveilles

Caricature de Gérard Depardieu sur Facebook.

S'il est pas mignon notre petit Gégé plus très national ! Sa lettre d'éloge sur la Russie, sa culture, ses paysages, ses bouleaux... nous tirerait presque une larmichette ! Si elle était écrite par un enfant lors de la grande époque de la Russie soviétique...
Il faut dire qu'elle est agrémentée de quelques petites perles fleurant bon le culte de la personnalité et de la patrie russe. Ou puant la provoc' à plein nez ! Cela dépend des points de vue...
- "Mon père était un communiste de l'époque. Il écoutait Radio Moscou". 
Quelqu'un pourrait-il prévenir Gégé que la Russie n'est plus communiste depuis à peu près vingt ans ? Il a dû zapper ce détail de l'histoire... Lui dire aussi que si son père avait été communiste français en Russie soviétique, il n'y serait peut-être pas resté vivant longtemps ? Et puis est-ce vraiment faire honneur à son père communiste que de faire l'éloge de la Russie post-soviétique ? 
- "Au bord des forêts de bouleaux, je m'y sens bien". 
Ah, le bouleau, cet arbre légendaire que l'on ne trouve qu'en Russie et nulle part ailleurs ! 
- "La Russie [est] une grande démocratie". 
Un régime dont l'homme fort manie la Constitution à sa guise pour alterner entre les postes de président et de premier ministre, ça c'est de la démocratie ! 
Un régime où le président accorde lui-même la nationalité à ceux qui la désirent, si c'est pas beau ça ! Car, bien entendu, ce n'est pas parce que Gégé est un ami fortuné. Tovaritch Poutine ferait cela pour n'importe quel quidam qui le demanderait, c'est certain... Quelqu'un a-t-il expliqué à Gégé ce que "démocratie" voulait dire ? 
- "J'aime bien la presse, mais c'est aussi très ennuyeux car il y a trop souvent une pensée unique". 
Il semblerait que Gégé n'ait pas été prévenu que la libre-pensée hors celle de Tovaritch poutine n'était pas la bienvenue dans cette "grande démocratie" qu'est la Russie...
- Selon Gégé enfin, la Russie ne serait "pas un pays où un premier ministre [traite] un citoyen de minable". 
Il a raison ! Ni le président, ni le premier ministre russes ne traitent leurs citoyens de minables, mais alors qu'est-ce qu'ils les prennent pour des c... ! Gégé prend d'ailleurs exemple, et fait même mieux en prenant et les citoyens russes, et les citoyens français pour des c... ! D'un côté il fait croire aux premiers qu'il aime leur pays et sa culture - avec en filigrane subliminal un petit coup de pouce au culte de la personnalité poutinien - alors que c'est surtout sa culture fiscale qu'il aime. Sinon il s'y serait installé depuis bien longtemps... non ? Rien que pour les bouleaux... 
D'un autre côté, il fait croire aux seconds qu'il est bien plus idiot qu'il n'y paraît réellement. Qui aujourd'hui peut encore croire à la démocratie russe ? Or pour être arrivé où il est aujourd'hui, Gégé est loin d'être un idiot. Donc cette lettre n'est que pure provocation envers son pays natal, qui l'a chassé en élisant le méchant Hollande le 6 mai dernier... Voilà qui paraît tout de suite moins flatteur pour Poutine, mais il ne faut pas le lui dire...
De toute façon, Gégé est grillé en France. Qu'en est-il en Russie ? Que pensent les citoyens russes de cet éloge de leur "grande démocratie" par Gégé ? A en  croire les nouvelles des réseaux sociaux, beaucoup ne sont pas aussi c... que Gégé le pensait...
http://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2013/01/04/la-lettre-de-depardieu-suscite-quelques-sarcasmes-en-russie_1812787_823448.html

jeudi 3 janvier 2013

Brèves 03/01/2013

- Mr Borloo, président de l'UDI (Union des Démocrates et Indépendants), s'estime très mal représenté par sa marionnette des "Guignols de l'Info", qui le dépeint en personnage "sale et qui picole" (Lemonde.fr, 03/01/13). Bon allez, on veut bien écarter le "sale" ! Et encore il n'a pas trop à se plaindre : il n'est plus cadre de l'UMP...

- François Bozizé, président de la "République" (si on peut appeler cela comme ça...) Centrafricaine a dégagé son ministre de la Défense, qui est aussi son fils, pour reprendre lui-même l'armée en main. Il faut dire que cette dernière ne cesse de céder du terrain aux rebelles. Regarde bien comment fait papa fiston, et prends-en de la graine ! Parce qu'il est évidemment certain que cela va changer du tout au tout...

- La Française des Jeux a battu un record de bénéfices en 2012 avec 12,1 milliards d'euros. Voilà au moins une société qui se porte bien ! 
Les Français auraient-ils des problèmes d'argent ?

- il paraît que Free teste le filtrage de la publicité sur sa box, grâce à une nouvelle mise à jour faite aujourd'hui même. Cela veut-il dire que seules pourront passer les pubs dont Free autorisera l'accès ? Ce ne sera pas forcément un mal... Et, bien sûr, Free, dans sa grande bonté et pour nous épargner jusqu'au bout, n'occupera pas la place ainsi libérée avec sa propre pub...