lundi 24 juin 2013

Extrême-droite égale extrême danger

En réaction à la courte défaite de son poulain, Etienne Bousquet-Cassagne, à la législative partielle visant à remplacer le petit menteur comme député du Lot-et-Garonne, Marine Le Pen a déclaré que ce résultat élevé montrait "que l'UMPS n'arrive plus à mobiliser son électorat pour empêcher le Front National de gagner des suffrages" (lemonde.fr, 24 juin 2013). On ne peut lui donner totalement tort, si difficile que ce soit à écrire. Mais il y a plus grave.

Cela montre surtout qu'une fraction croissante de l'électorat français a perdu de vue ce que FN veut dire et implique. Le FN c'est l'extrême-droite. Extrême-droite implique dictature, fascisation de la société, incitation à la haine religieuse et raciale - Mme Le Pen, malgré les tentatives de "normalisation" de son parti, n'est-elle pas menacée de perdre son immunité de parlementaire européenne pour ce dernier motif ? -, mise au pas du monde du travail, etc...

Car, ne nous y trompons pas. Sous des apparences, pouvant paraître séduisantes, de parti "proche du peuple", le FN est le meilleur vecteur de mise au pas dont puisse rêver le patronat en ces temps de crise et d'agitation ouvrière. Et ce que le travailleur revendicatif soit de gauche, de droite ou d'extrême-droite. Les travailleurs et le peuple français dans son entier, que ce parti prétend défendre ne tireront pas plus leur épingle du jeu que les "méchants étrangers". Et au contraire, le grand patronat mondialiste, que ce parti prétend démagogiquement combattre au profit des ouvriers et petits patrons français, s'en frottera les mains. Ce parti, et sa dirigeante la première, gravitent dans le giron de ce grand patronat. Rappelons juste qu'elle fait partie des toutes grandes fortunes de ce pays. Une fois au pouvoir, ira-t-elle à l'encontre des gens de son milieu ? Travaillera-t-elle contre elle-même ? Non, elle abattra tous ceux qui sont en lutte pour survivre face à la petite caste rapace de la grande finance française et internationale.

Un simple petit retour en arrière historique de 70 à 80 ans suffirait pourtant pour se rendre compte de ce qu'implique la montée en puissance d'un parti d'extrême-droite, même soi-disant "dédiabolisé". Et celle de groupuscules quasi-paramilitaires qui est son corollaire. Alors les électeurs peuvent "sanctionner" les gouvernements, de droite comme de gauche, en votant FN s'ils le veulent. Ils doivent cependant garder certaines choses à l'esprit. Et ne surtout pas oublier que, plus ce raisonnement aura de succès, plus l'extrême-droite se rapprochera de ce pouvoir, que 60 % des Français la jugent pourtant inapte à exercer (selon un sondage du CSA pour BFMTV réalisé la semaine dernière, L'Humanité 21-22-23 juin 2013)...

Et surtout, il est bien beau de dire qu'il faudra "tirer toutes les leçons de ce scrutin, et du second et du premier tour" (F. Hollande, lemonde.fr 24 juin 2013). Mais par pitié M. Hollande, cessez de le dire, faites-le !

Le FN resterait donc un parti de "sanction", mais à être de plus en plus nombreux à vouloir "sanctionner sans y réfléchir, qui finira sanctionné à la fin ? 

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