dimanche 10 mars 2013

Pourquoi le pouvoir birman laisse l'opposition tranquille

Lors du tout premier congrès de son parti, la LND (Ligue Nationale pour la démocratie), la grande opposante birmane Aung San Suu Kyi a peut-être donné une réponse à une grande question : mais pourquoi le gouvernement birman - issu et encore largement sous la coupe des militaire de la junte qui régna sans partage de 1988 à 2011 - s'est-il subitement libéralisé en rendant la liberté à nombre d'opposants politiques, et en permettant à la LND de sortir de la clandestinité ? Celle-ci pourra donc se présenter aux législatives de 2015, où elle sera évidemment grande favorite. Au détriment du pouvoir en place de toute évidence. Ce dernier a-t-il décidé de s'auto-envoyer par le fond ? Que nenni ! 
Mme Suu Kyi a en fait reconnu, lors de son discours au congrès de la LND, que le parti était traversé de vives tensions internes ces derniers temps. Pourtant Mme Suu Kyi a été réélue à l'unanimité des 120 membres du comité central, sans opposant face à elle. Certes, mais des membres du parti ont été exclus du fait des tensions internes et n'ont pu assister au congrès. L'apprentissage de la démocratie sans doute...
Ces tensions existaient sans doute déjà dans la clandestinité, mais éludées par l'unité nécessaire dans la lutte face à la junte et à ses marionnettes. Hypothèse alors : celle-ci pourrait l'avoir compris et aussi, par conséquent, qu'une fois l'opposition légalisée, son besoin d'unité interne se ferait moins sentir... 
En d'autres termes, si la LND reste trop naïve et ne règle pas ses différends internes, la vie et les droits du peuple birman ne sont pas près de s'améliorer...
Une manoeuvre de l'ancienne junte pour diviser voire faire exploser l'opposition et continuer à régner ? Non, tout de même pas. Ce serait d'un vicelard de la part de gens qui se sont si spontanément ouverts à la démocratie après 23 ans de dictature...

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