mardi 5 mars 2013

A l'UMP, la peur de soutenir les socialistes

Il paraîtrait que les parlementaires UMP ne sauraient trop se mettre d'accord - en soi, c'est loin d'être une surprise... - sur ce qu'ils vont devoir prochainement voter au Parlement : pour ou contre le projet de loi de réforme du marché du travail. Rappelons-le, il s'agit du texte que présentera le gouvernement suite à l'accord national interprofessionnel, signé le 11 janvier entre les partenaires sociaux. Certains du moins, puisque quelques syndicats, pas d'accord du tout, ont manifesté aujourd'hui. 
Cruel dilemme pour les parlementaires UMP ! Voter pour ? Voter contre ? Telle est la question ! 
Ils voteraient bien pour, car un gouvernement sous le si adulé Sarkozy n'aurait pas pondu mieux comme texte, et encore sans s'embêter à consulter les partenaires sociaux... On plaisante : le Medef aurait tout de même été consulté ! Là, il a fallu attendre que le Medef impose ses conditions aux syndicats, mais le résultat est le même. Ce qui en dit long sur le caractère très "socialiste" du futur texte de loi... D'un autre côté, ils ont peur de passer pour les soutiens des méchants socialos ! Alors on se dédouane comme on peut.
Xavier Bertrand, ex-ministre du Travail, dit avoir peur du devenir du Parlement : "M. Sapin a montré les muscles devant sa majorité en leur demandant de ne pas modifier le texte, mais ça pose une réelle question du rôle du Parlement : est-ce qu'il est destiné à devenir une chambre d'enregistrement ?" Il est vrai que, sous M. Sarkozy, le Parlement et sa majorité UMP n'étaient pas du tout une chambre d'enregistrement agissant sous les oukases de son gouvernement et de son président...
M. Copé, le très démocrate président de l'UMP, votera pour, mais dit avoir peur de voir les députés PS durcir le texte : "C'est ça ma grande inquiétude, quand j'entend les députés PS dire qu'ils vont l'abîmer avec des contraintes supplémentaires sur les entreprises". C'est vrai ça ! On pourrait peut-être même réintroduire le salaire et l'embauche journaliers, ça libérerait encore plus les entreprises de toute contrainte...
De toute façon, l'UMP n'osera pas voter contre, voire même trop critiquer, puisque le Medef, par la voix de sa tout aussi démocrate présidente Laurence Parisot, s'en satisfait : "Nous avons été très écoutés, je crois, largement compris ce matin. Peut-être que des choses vont se passer d'une façon que nous n'avons encore jamais connue dans notre démocratie sociale et politique". 
Si le Medef, bien connu pour sa profonde fibre sociale et ouvrière, s'en satisfait, alors l'UMP n'a pas à s'inquiéter. C'est qu'elle peut soutenir à fond ce texte qui n'aura de socialiste que le nom, tout comme le gouvernement qui l'a pondu.
On en aurait presque l'impression que le précédent gouvernement est toujours en place...

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