mardi 12 février 2013

Rythmes scolaires seulement ?

Rythmes scolaires, rythmes scolaires, rythmes scolaires... Et encore un petit peu de rythmes scolaires pour compléter le tout !
"Vous verrez ! Tout ce qui ressortira dans les médias, ce sont les protestations sur la réforme des rythmes scolaires !", lançait, furibard, le principal d'un collège (dont on taira le nom et la localisation...) hier à ses assistants d'éducation (nom savant pour "surveillant"), qui venaient de lui annoncer qu'ils faisaient quasiment tous grève ce mardi 12 février. Le monsieur était furieux car il allait devoir délaisser son bureau, qu'il ne quitte pratiquement pas pour se rendre sur le terrain, le temps d'une journée pour faire le sale boulot des assistants d'éducation (surveillance cour et cantine, surveillance des études, etc...). 
Ce monsieur ne semblait pas voir l'intérêt pour ses assistants d'éducation de faire grève, puisque leurs revendications propres allaient passer à la trappe des médias. Voilà au moins un point sur lequel on ne peut lui donner tort...
S'il ne s'agissait que de la réforme des rythmes scolaires, seuls les enseignants du primaire, principaux concernés, auraient été appelés à la grève. Seulement, ce sont tous les personnels de l'Education Nationale qui ont été appelés à la grève, et par pas moins de cinq centrales syndicales : CGT, FO, Sud Education, CNT Education et FAEN). Et sur leur tract, le problème des rythmes scolaires est loin d'être en première position. Il ne s'agit en fait que de la première des mesures prises dans le cadre de la refondation. La première d'une longue liste d'autres mesures qui ne sont pas encore passées : 
- la territorialisation de l'école avec le transfert d'un certain nombre de compétences de l'Etat aux régions (formation professionnelle, orientation...) ; 
- disparition des 3e pré-Bac Pro des lycées professionnels, et le maintien dans les collèges des élèves qui pouvaient y accéder ; ces derniers, pour qui quitter le collège est la première des attentes, n'en seront que trop heureux ; 
- valoriser les compétences au lieu des connaissances, individualiser les parcours (cas par cas ?). 
Mais ça, on n'en parle pas encore puisque ce n'est pas encore passé. Mais ne dit-on pas qu'il vaut mieux prévenir que guérir ? Parce qu'il ne s'agit là en fait que d'assurer la continuité des politiques éducatives mises en oeuvre sous les super-prédécesseurs du gouvernement actuel...
Et il ne s'agit là que de chose qui n'iraient pas dans le cadre de la scolarité de nos charmantes têtes blondes...
Il y a aussi d'autres revendications de la part des autres personnels de l'Education nationale, tels que les assistants d'éducation (AED), les AVS (auxiliaires de vie scolaire), EVS (employés de vie scolaires), enseignants du second degré, notamment sur une revalorisation constamment demandée des salaires, ou la titularisation des précaires (AED, AVS, EVS...) - la fonction publique n'est-elle pas devenue l'un des plus grands exploiteurs de précaires de France ?
"On a pensé, à tort, que le point névralgique était le second degré, la dégradation du collège notamment", selon Laurent Frajerman, historien spécialiste du syndicalisme enseignant interrogé aujourd"hui dans Le Monde. A tort ? A raison plutôt, vu la dégradation des conditions de travail des personnels du second degré, avec des classes supprimées, et celles restantes surchargées, des personnels supprimés, des chefs d'établissement qu'on ne voit plus sur le terrain...
Mais tout cela, personne n'en parle. Le ministère de l'Education Nationale ne se focalise que sur la contestation de la réforme des rythmes scolaires, donc les grands médias lui emboîtent le pas sans aller chercher ailleurs. Rien aujourd'hui dans les grands médias nationaux, qu'ils soient écrits ou audiovisuels, rien d'autre que la contestation sur les rythmes scolaires.
Cela ressemblerait presque à une minimisation des problèmes, une limitation à ce qui est voyant, à une stratégie de division des personnels de l'Education Nationale même, disons-le soyons fou !
Mais non ! Le changement c'est maintenant. On n'utilisera plus les mêmes ficelles que sous le précédent gouvernement. Si si c'est Mr Hollande qui l'a dit.
Donc tout le reste de ce qui ne va pas passé sous silence, ce ne peut être qu'un oubli...
Suivent des exemplaires des tracts, respectivement de l'intersyndicale appelant à la grève, puis du syndicat Sud Education :






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