mercredi 6 février 2013

Assassinat politique en Tunisie : "C'est pas nous !" (Ennahda)



"L'émotion, considérable en Tunisie dès l'annonce, mercredi 6 février, de l'assassinat par plusieurs tirs de Chokri Belaïd, une figure de l'opposition de gauche, abattu lorsqu'il sortait de son domicile, n'a cessé de s'amplifier tout au long de la journée.
(lemonde.fr, 6 février 2013, http://abonnes.lemonde.fr/tunisie/article/2013/02/06/mort-de-l-opposant-tunisien-chokri-belaid-on-a-assassine-un-democrate_1827859_1466522.html )

Une émotion qui a transparu jusqu'aux plus hautes instances de l'Etat tunisien : 
"odieux assassinat d'un leader politique que je connais bien et qui était pour moi un ami de longue date" (Moncef Marzouki, président tunisien, islamiste conservateur [erratum : faux ! Mr Marzouki est du parti laïc !) ; 
"un acte criminel, un acte de terrorisme, pas seulement contre Belaïd, mais contre toute la Tunisie" (Hamadi Jebali, premier ministre tunisien, islamiste conservateur) ; 
"je condamne fortement le crime haineux qui a visé Mr Belaïd" (Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste conservateur Ennahda).

Ne sont-ils pas émouvants, ces trois dirigeants islamistes conservateurs, grandement responsables de la situation de blocage dans laquelle se trouve la Tunisie actuellement, éplorés d'avoir perdu l'un de leurs plus grands pourfendeurs démocrates ? 
Et d'en profiter pour appeler à l'union nationale et à la vigilance "contre ceux qui cherchent à plonger le pays dans la violence" (R. Ghannouchi). 
Vu les milliers de manifestants dans plusieurs villes, les heurts avec les forces de l'ordre, plusieurs locaux du parti Ennahda saccagés, il semblerait que l'unité nationale se fasse effectivement, mais contre le pouvoir en place et ses représentants nommés ci-dessus. Il transparaîtrait même des déclarations des émeutiers qu'ils considèrent ces derniers comme les instigateurs de cet assassinat.
Bizarre, étant donnée leur grande tristesse...

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