mercredi 9 janvier 2013

Filippetti meilleure élève que Montebourg...


Mme Filippetti a tenté, ces derniers jours, de se "mettre à l'honneur" dans les médias. Et ce à travers une énième catastrophe économique : le dépôt de bilan du vendeur de produits culturel Virgin Megastore. En tant que ministre de la Culture, Mme Filippetti ne pouvait qu'intervenir. 
Elle est bien consciente que les concurrents Amazon et Apple, vendeurs sur le web, sont en partie responsables de cet effondrement. Tout comme l'aurait été M. Montebourg. 
Pour avoir rencontré les syndicats de salariés de Virgin lundi, elle doit forcément savoir aussi que l'actionnaire majoritaire (74 %), Butler Capital Partners, a largement les liquidités pour renflouer cette société dont il a acquis les parts en 2008. Une petite machine qui pèse tout de même 500 millions d'euros ! Montebourg le saurait aussi.
C'est ici que les chemins entre Montebourg et Filippetti se séparent. Là où M. Montebourg aurait appelé à la nationalisation de Virgin, Mme Filippetti s'est bien gardée d'avoir le réflexe d'en menacer Butler s'il ne renflouait pas le distributeur. Ou Matignon et l'Elysée lui auraient-ils tout simplement interdit pareil forfait avant de l'envoyer sur le terrain ? Cela se pourrait, parce que si c'est pour se retrouver encore une fois à baisser sa culotte devant un magnat de la finance, au su et à la vue de tout le monde, non merci ! 
Pourtant cela doit démanger, non ? Surtout sachant que Butler juge "prématuré" tout renflouement. Il est vrai que ce ne sont après tout qu'un millier de salariés qui vont se retrouver sur le carreau. Il n'y a donc effectivement aucune urgence, réfléchissons un peu et attendons de voir. Peut-être que, par l'action du Saint-Esprit...
Sachant aussi que l'entourage de Butler assure, la main sur le coeur, que plus de 15 millions ont été investis dans Virgin, qui était déjà déficitaire en 2008. C'est sûr, Butler a déjà fait beaucoup ! Ou pas assez ? 15 millions pour 26 magasins, n'est-ce pas un peu peu ? Sachant que leurs locaux, dans la plupart des cas, sont vétustes, ou encore que leurs machines d'encaissement sont très peu performantes, cela ressemblerait plutôt à une aumône...
"Déjà déficitaire en 2008"... Butler n'est évidemment qu'un grand philanthrope qui accepté, pendant 4 ans, de garder une enseigne déficitaire uniquement pour le plaisir de permettre à ses pauvres salariés de garder leur emploi. C'est certain ! 
A moins qu'il n'ait engrangé, pendant 4 ans, les derniers profits que Virgin pouvait encore procurer, qu'il l'ait pressuré jusqu'à la moëlle, tout en investissant juste ce qu'il faut pour faire croire qu'il voulait le relancer ? Mais non ! Un grand philanthrope on vous dit ! 
Alors Filippetti est tiraillée de toute part. Les syndicats exigent un renflouement par Butler. Ses premier ministre et président la surveillent de près. Butler, quant à lui, juge prématuré de renflouer Virgin. Alors qu'a fait Zorro Filippetti ? Une pirouette à la Hollande ! 
Pour contenter tout le monde, elle a cherché à détourner toutes les attentions vers les distributeurs en ligne comme Amazon, qu'elle accuse de concurrence déloyale, car ne subissant pas "la même fiscalité que les entreprises localisées physiquement en France".
Si c'est pas joliment fait ça ! Pas mal pour une débutante. Papa François, champion du "tout le monde doit être content" (sauf ceux qui n'ont rien bien sûr), doit être fier de sa petite protégée, bien que la ficelle soit encore un peu grosse.
Effectivement, que peuvent bien en penser les futurs licenciés de chez Virgin, qui sont sûrement conscients que de telles déclarations ne sauveront pas leurs emplois ? 
Mme Filippetti n'y avait pas pensé ? Mais que fait M. Montebourg ? Eh bien d'après nos dernières informations, il mange sa cravate dans son bureau de Bercy, où le très social-libéral Pierre Moscovici, son rival de l'économie et des finances, l'a enfermé à double tour sitôt connues les rumeurs de dépôt de bilan chez Virgin... 





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