mardi 4 décembre 2012

Petit retour en arrière

Pour les 80 ans de Chirac, et pour ne pas oublier au-delà de l'émotion et de l'admiration qu'il peut susciter (on se demande pourquoi d'ailleurs...), ce petit texte rédigé par votre serviteur il y a presque 7 ans lors du mouvement social engendré par l'obsession villepiniste : la mise en place du Contrat Première Embauche, ou CPE. Entrent ici en scène certaines personnes qui fêtaient les 80 ans du "vieux" hier soir au Conseil constitutionnel, notamment Dominique de Villepin, premier ministre à l'époque. 
Un texte "un brin" naïf, convenons-en, mais montrant comment Chichi et sa fine équipe étaient surtout de bons vieux vicelards, et Chichi le premier. On est bien loin du pauvre et gentil vieillard que veulent nous faire avaler les grandes chaînes d'information. Seul Sarko n'était pas présent hier, Chichi n'ayant jamais été son grand ami. Mais en ayant su s'en faire un allié à un moment donné, il a démontré qu'il était aussi vicelard que son maître. Et il nous en a donné bien d'autres preuves les années suivantes...



CHICHI-GALOUZEAU-SARKO ou l’équipe de choc qui veut baiser la France !

Comment ? Comment cela peut-il être possible ? Villepin fait passer un projet de loi pour l’emploi dans l’optique de résoudre le chômage des jeunes. D’accord il a consulté les députés et les sénateurs mais personne d’autre genre les partenaires sociaux avec lesquels il s’était pourtant engagé à collaborer lors de son discours de politique générale si je me souviens bien. Ca, c’est pas fait !!! Il nous a baisé en été avec le CNE (Contrat Nouvelle Embauche) qui est passé comme une lettre à la Poste. Il pensait pouvoir recommencer avec le CPE. Seulement voilà on n’est pas en été, on n’est pas en vacances, on est au courant de l’actualité. Dès début février, la contestation s’est mise en marche. Avec l’information qui a circulé, le mouvement n’a fait que s’amplifier dans toute la France. Début mars, Villepin ne prêtait même pas attention à cette « piétaille » qui semblait ne pas comprendre qu’il agissait uniquement en faveur de l’emploi de tous les français…avec les patrons dans son dos oui !! Seulement, cette piétaille a surtout compris qu’on cherchait à la précariser en permanence et en général.
Les jeunes n’ont pas été entendus lors de leurs manifestations normales. Ils ont donc de plus en plus massivement décidé, logiquement, de bloquer les universités. Ce qui, à mon avis, à été une réussite pour se faire voir et entendre de tout le monde. En effet, prenons l’exemple de Dijon où le nombre de 300 étudiants de la dernière A.G avant celle du 6 mars (1er soir du blocage) a été doublé le 7 mars au matin. Le blocage y a été voté à 280 voix contre 213 (avec un comptage, je l’admet, très ambigu). Dijon a suivi et a été suivie par d’autres universités françaises. Aujourd’hui, une majorité d’universités sont bloquées ainsi qu’un nombre tout à fait conséquent de lycées. Ces blocages ont permit la mobilisation de dizaines de milliers de jeunes contre le CPE, le CNE et la loi sur l’égalité des chances (y compris la majorité de ceux qui s’opposent au blocage). Il est donc, à mon avis, tout à fait logique de maintenir les blocages…soit dit en passant.
Continuant sur sa ligne de conduite et, non content de dédaigner totalement le cri de milliers de jeunes, le gouvernement tente même le tout pour le tout pour discréditer le mouvement. Par exemple Mr de Robien qui parle des « nombreux » (on n’en a vu que 2 ou 3) livres anciens de la Sorbonne détruits par des occupants soi-disant étudiants (alors que le mouvement s’est donné comme ligne de conduite de ne perpétrer aucune dégradation ni de se livrer à aucune violence), mystère…Pensant dénouer la crise, Villepin décide alors d’intervenir à la TV pour s’expliquer et tenter d’adresser un message d’apaisement aux français. Le résultat n’en est que plus désastreux pour lui. Non seulement il continue à refuser d’écouter le message que de plus en plus de jeunes lui font passer mais ses explications n’ont en plus convaincu personne à part, c’est sûr, ses partisans. Le top du top, à mon avis, c’est qu’il décide ce soir là d’ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux (tout en ayant précisé quelques minutes auparavant qu’il avait toujours été en contact avec eux…) pour « aménager » le CPE. Autant ne pas intervenir si c’est pour creuser sa tombe encore plus profondément et ce, devant des millions de français. 
Résultat ? Par exemple à Dijon le blocage est revoté par 1027 voix contre 823 le lendemain 13 mars, le mouvement se massifie. Le 16 mars, ce sont plus d’un million de personnes qui défilent dans les rues des villes françaises, y compris les plus petites comme Chalon ou Louhans. Le gouvernement reste toujours sourd mais certains commencent à se montrer plus hésitants à soutenir à fond leur premier ministre comprenant que leur intérêt n’y est plus trop (voyez le nain…). Manifestation encore plus importante le samedi 18 mars. Villepin ne plie toujours pas mais accepte, dans sa grande magnanimité, de rencontrer les syndicats pour négocier l’aménagement du CPE. alors qu’eux, comme TOUS les manifestants, veulent son retrait pur et simple. C’est donc, comme prévu, un dialogue de sourds. Tout ce que Villepin y gagne, c’est que les syndicats refusent toute nouvelle rencontre avant le retrait, seule condition pour la reprise des négociations pour autre chose que le CPE. Ils appellent à la réunion de tous les manifestants à Paris le 23 mars. Donc, premières  conclusions : le gouvernement refuse de nous entendre, d’entendre un mouvement qui dure depuis 2 mois, pourquoi si longtemps ? Pourquoi aussi intervient-il si peu contre les véritables casseurs ?
Pourquoi si longtemps ? Parce que notre gouvernement n’attend peut-être, et même sûrement, qu’une seule et unique chose : l’essoufflement du mouvement. Il FAUT refuser de lui faire ce plaisir !! Pourquoi les vrais casseurs sont-ils si peu réprimés ? Officiellement, selon Sarko, pour éviter la bavure. Ne serait-ce pas officieusement pour pourrir le mouvement ? En effet, quel meilleur moyen de décourager les gens de manifester que de ne pas intervenir contre les casseurs qui infestent les manifestations et qui sont parfaitement reconnaissables par leur comportement. Mais le mouvement étudiant a décidé de ne pas se laisser faire, de ne pas se laisser isoler. C’est pourquoi ils ont décidé de se faire voir le plus possible par des actions « coups de poings » comme des opérations péage gratuit, des opérations escargot, des blocages de voies de communication… Et tout ça pour montrer qu’ils ne sont pas fatigués et qu’ils refusent de s’incliner, ce qui pourrait leur ramener des adeptes. Il y a déjà quelque temps, le parti socialiste a réagi en portant la loi devant le Conseil Constitutionnel dans l’espoir que celui-ci la jugerait inconstitutionnelle, ce qui aurait obligé le gouvernement à faire marche arrière et à tout reprendre depuis le début. Mais fallait-il vraiment se faire des illusions étant donnée la composition de ce Conseil ? Je le croyais mais finalement, tout bien réfléchi, non. Il a validé sans réserves la loi sur l’emploi, le CPE, ce qui voulait dire qu’il considérait que c’était une loi en tout point constitutionnelle. J’en apprends une bonne là ! J’ignorais qu’il était écrit dans la constitution qu’une loi pouvait détruire le droit du travail ! Les membres du Conseil n’ont-ils pas fait appel plus à leurs convictions politiques qu’à leur « sagesse » ? A voir. 
C’est alors que Chirac va s’empresser, pour « dénouer la crise » d’essayer de ne pas parler pour ne rien dire pour une fois. Oh l’erreur !! Il aurait mieux fait de rester devant sa télé avec sa bière. Bref, il est intervenu hier soir, 31 mars et a promulgué la loi tout en demandant à ce qu’elle ne soit pas appliquée… ça, faut déjà le faire !! Il a ensuite demandé à ce que soient revus les points de débat les plus sérieux :la durée des 2 ans, réduisons la à un an (ce n’est pas ce que nous demandons) ; la motivation du licenciement, ce qui ne lui donne pas une valeur institutionnelle. Des propositions que Villepin avait déjà faites 2 semaines auparavant et qui n’avaient été acceptées par personne. On n’est donc pas plus avancé qu’il y a 2 semaines et en plus, Chichi s’est encore une fois discrédité par un discours brouillon et très ambigu destiné à faire croire que le gouvernement avait cédé et donc à désamorcer notre mouvement, destiné à nous baiser quoi, mais de façon très grossière. En effet, ce que j’ai dit plus haut n’est que la traduction plus claire qu’en a donné Sarko 1 quart d’heure plus tard lors du commentaire de l’UMP sur le discours de Chichi. C’est donc ce qui a été dit dans la « traduction » de SARKO qui sera fait. Le CPE ne sera pas appliqué avant qu’une nouvelle loi de substitution ne soie discutée et votée par les « députés de l’UMP ». Les enfoirés ont trouvé la parade pour essouffler le mouvement de façon malheureusement légale. Ils espèrent, par là, calmer les choses, affaiblir la mobilisation pour pouvoir se remettre à travailler tranquillement et surtout attendre que nous soyions plus détendus pour nous baiser encore plus profondément. Allons nous être cons et baisser les bras ? Il ne doit pas en être question !! Ils n’ont rien accepté du tout, ils feignent de nous avoir entendus en prétendant qu’ils fabriqueront une nouvelle loi mais ce ne sera qu’un équivalent du CPE mais qui, cette fois, passera dans le calme total, la contestation étant totalement rendormie. Ne nous endormons pas sur leurs belles déclarations. Ils ne nous ont pas plus écouté que dans les semaines précédentes, nous n’avons toujours pas ce que nous demandons par millions.

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